Osez écrire, atelier d'écriture créative - Ecriture au jardin, troisième proposition - CommentairesAtelier d'écriture créative
de la bibliothèque de Trouville sur mer2024-03-24T13:23:35+01:00Caroleurn:md5:0fa72876b5fe880e081b9368cd439543DotclearEcriture au jardin, troisième proposition - heylietturn:md5:c6c77013076b62024f0b99a78ff7dd4b2019-10-11T17:30:19+02:00heyliett<p>UNE ETRANGE DISPARITION A CHAMPS-SUR- HERBE</p>
<p>Louise, 5 ans, s’est échappée ce matin, au moment de rencontrer le futur père de ses enfants.<br />
Tout le village de Champs-sur-Herbe est en émoi.<br />
De caractère très indépendant, Louise n’a pas apprécié qu’on la dérange pendant son activité favorite : effeuiller les marguerites avant d’en avaler les pétales.<br />
Elle aspire à mener une vie de vache libre et ne souhaite pas s’encombrer d’une marmaille meuglante accrochée à ses pies. C’est le pire de ses cauchemars.<br />
Louise rêve de voyages, elle a vu et revu la Marguerite de Fernandel, c’est son héroïne.<br />
Elle est furieuse après le fermier qui ne lui a pas demandé son avis même si Marcel, le taureau noir du champ d’à côté est très séduisant et tout en muscles.<br />
Sa devise à elle c’est : « chacun chez soi et les humains seront bien gardés ».<br />
En attendant Louise est toujours en fuite malgré la centaine de gendarmes lancés à ses trousses.<br />
Je ne suis pas près de l’interroger !<br />
Heyliett</p>Ecriture au jardin, troisième proposition - Isa Lebastardurn:md5:9f1cf3ea2a16985ffe45150384d8fb5d2019-07-03T22:19:46+02:00Isa Lebastard<p>Louise, la normande incarnée</p>
<p>Louise, 6 ans, est une belle normande à la robe blanche marbrée de brun. Nous sommes allés à a sa rencontre, dans la ferme de Saint-Aulnay-sur-Vire. Portrait d’une autochtone et fière de l’être.</p>
<p>Louise nous a reçus, sans manières, dans le grand pré planté de pommes à cidres où elle passe l’essentiel de ses journées, en compagnie d’une douzaine de consœurs.<br />
Louise, d’emblée, revendique son trait de caractère le plus marquant. « Je suis d’un naturel placide. Absolument dépourvue d’agressivité ». Le ton est donné, l’essentiel est dit. À la vue de ses longs cils courbés, de ses yeux bruns très doux, on la croit volontiers. Louise est une vache qui apprécie les humains. « Surtout les humains ponctuels » précise-t-elle. Roger, le commis de ferme, assure la traite à 6 h et 18 h précises, qu’il vente ou qu’il pleuve. Louise fournit ses 60 litres de lait quotidiens. Du bon lait normand, riche et crémeux. Mais tous les humains ne trouvent pas pour autant grâce à ses yeux. « Certains ont un appétit sans bornes », déplore-t-elle.</p>
<p>Ses journées, Louise les passe au pré l’été, en stabule à la mauvaise saison. Et quant à ses activités, elles peuvent être réduites, voire minimalistes. « Je suis assez paresseuse, c’est vrai, reconnaît la normande, c’est là mon pire défaut ». Mais la paresse, chez Louise, se double souvent d’un plaisir, ni caché ni honteux, le plus grand plaisir de la vie d’une vache en fait : ruminer. « Je suis capable de ruminer 8 heures par jour » assume fièrement celle-ci. Une vraie championne dans son espèce.</p>
<p>Louise coule des jours heureux au sein de la GAEC (groupement agricole d'exploitation en commun de Saint-Aulnay-sur-Vire. Elle ne demande qu’une chose : vieillir parmi les siens, tranquillement, au fond de son étable, et y finir ses jours en compagnie de ses enfants. L’œil humide, Louise avoue ne s’être jamais vraiment remise du traumatisme de l’enlèvement de son fils, Toto. « Ils me l’on pris à 6 mois » regrette-t-elle. Et quant à sa plus grande hantise, il n’y en a qu’une, absolue : « Finir en steak haché, assène Louise, au Mac Do. Si Louise aurait rêvé, dans une autre vie, de s’incarner en étalon, « un champion de courses à plat sur l’hippodrome de Deauville », elle regarde toujours, attendrie, Marguerite, son héroïne d’antan, cheminer aux côtés de Fernandel.</p>
<p>La vie coule paisible pour Louise, à Saint-Aulnay-sur-Vire, sous les pommiers à cidre. Et cette noble âme respecte, chaque jour, sa promesse : « Je ne suis pas vache avec les copines ».</p>Ecriture au jardin, troisième proposition - Brigitte Rousseauurn:md5:696101eb09c143419ff9342bcdc7aea12019-06-17T15:19:19+02:00Brigitte Rousseau<p>Un bref entrefilet dans la gazette Meuh-Meuh attira mon attention. Un vache nommée Louise avait été vue, une pâquerette entre les lèvre, sur la balançoire devant la mairie de Trifouilli les Vaches.<br />
Me voilà donc à la recherche de Louise.. Je la trouve dans une prairie fleurie. Elle lève les yeux à mon approche, m’adresse un grand sourire accompagné d’un chaleureux « Bonjour ! Heureuse de vous rencontrer ! »<br />
Première surprise : Louise parle, l’entretien sera plus aisé, ouf !<br />
Toute contente elle commence par me faire partager son amour pour les pâquerettes selon elle, « les plus succulentes, les plus délicates, les plus généreuses et surtout les plus intelligentes des fleurs ». Louise ne peut envisager la vie sans pâquerettes. D’ailleurs, un de ses plus grands plaisirs dans la vie est de dialoguer avec elles ; elles se confient mutuellement leurs grands et petits secrets.<br />
Voilà qui la repose des longues déclarations de Karl toujours en train de théoriser sur la lutte des prairies, l’égalité vache/homme, l’exploitation des abeilles et du trèfle, le travail des veaux ou des agneaux.<br />
La vie est douce cependant pour Louise, dans une prairie aux cotés de Karl et d’Olympe. Olympe son amie de toujours, la militante féministe, mais aussi la tendre vache à tout réparer, les flatulences, l’arthrose, le spleen suivant le départ de veaux.<br />
Louise songe à élever une statue à la gloire d’Olympe. C’est d’ailleurs ce à quoi elle rêvait assise sur la balançoire. « Remplacer la balançoire par une statue d’Olympe, et de Karl bien sûr.» Car Louise en est sûre « ces deux-là vont rester dans l’histoire. »<br />
Mais le souci de Louise est que les humains, « ces bipèdes tendres et violents, loin de la réalité des vaches » ne seront sans doute pas d’accord.<br />
Alors pourquoi ne pas élever une sculpture de l’homme de Neandertal en fourrage, au milieu du pré pour contrebalancer ?<br />
Vous l’avez compris, Louise n’est pas une vache ordinaire. Elle parle, réfléchit, danse et défend sa devise « Garder le cap et sourire aux pâquerettes »<br />
C’est pourquoi sereine elle veut préserver la concorde entre les animaux (dans lesquels elle inclue les hommes) en évitant toute exploitation, "lourde tâche"<br />
Son but atteint elle se laissera mourir entre les pattes de Karl sous l’œil bienveillant d’Olympe.</p>