Osez écrire, atelier d'écriture créative - Au jardin des personnalités - CommentairesAtelier d'écriture créative
de la bibliothèque de Trouville sur mer2024-03-24T13:23:35+01:00Caroleurn:md5:0fa72876b5fe880e081b9368cd439543DotclearBalade à Honfleur, cinquième proposition - Brigitteurn:md5:ab6df1c073945eb83066d5be15343daa2021-07-02T18:27:43+02:00Brigitte<p>Je me suis évaporée, pourtant j'étais bien là dans mon bateau végétal le long de l'estuaire.<br />
A la belle saison, je regardais les sauges bleues, violette, rouges. Je laissais le lierre envahir mon socle en espérant me voir parée d'un vert collier de lierre. Le parfum des œillets faisait frémir mes narines de pierres. Été comme hiver mon regard se perdait dans les brumes du Havre, et je me réjouissais au passage des bateaux (mes préférés, ceux des pêcheurs). Quel merveilleux spectacle, toujours égal, jamais identique !<br />
Et puis, il est venu, sans tenir compte de mon ancrage à ce port.<br />
Il ne reste qu'une triste pancarte esseulée pour claironner tous les riches échanges que nous avons eu, Honfleur et moi. Car aussi fou que cela puisse sembler, c'est à moi qu' Honfleur doit son principal charme. Car c'est moi qui ai vendu les étroites parcelles où ces hautes maisons toute maigres ont été construites. C'est moi qui ai fait Honfleur, bon tout juste après Dieu bien sûr. Lui c'est le lieu (assez magique) moi c'est l'organisation harmonieuse du lieu (vraiment exceptionnelle).<br />
Et ce scélérat m'a enlevée de cet endroit si cher à mon cœur. Si encore il avait su me choyer, s'occuper de mes vieux souvenirs, mais non, il m'a brisée et n'a pas même su répandre mes pierres massacrées dans cette belle ville de Honfleur. Je sais qu'il reste le lierre que j'ai choyé. Maigre consolation.</p>
<p>(Il s'agit de Mme de Montpensier, dont le buste a disparu, il ne reste que le socle entièrement recouvert de lierre, et le panneau explicatif).</p>Balade à Honfleur, cinquième proposition - Annieurn:md5:46bb752aad0fa312a1e6857133c2fe6d2021-06-27T12:16:15+02:00Annie<p>ATELIER D’ECRITURE BUISSONNIERE A HONFLEUR<br />
LE 24 JUIN 2021</p>
<p>Dans le Jardin des Personnalités, choisir une statue et écrire un possible monologue<br />
Choix : Marie Catherine Le Jumel de Barneville, baronne d’Aulnoy / 1651-1705<br />
Femme de lettres, mariée à 15 ans, elle mène une vie tumultueuse,<br />
faite d’intrigues, d’aventures galantes et de voyages précipités pour se<br />
dérober à la justice du roi</p>
<p>Chère Marie Cath,</p>
<p>Que j’ai aimé cette époque où nous parcourrions, insouciantes et légères, le monde. Inconscientes, devrais-je dire, car nous fuyons la justice du roi. Autant dire la justice divine !<br />
Ton mariage contraint à quinze ans ne t’a pas assagie. Que nenni ! Pas plus que le mien à ce nobliau provincial avec lequel l’on me maria le jour de mes seize ans. Je dépérissais d’ennui entre les murs et les tours majestueuses du château.<br />
Quand tu es venue t’y réfugier pour échapper à la police, immédiatement, j’ai su que tu serais d’excellente compagnie. Ton air mystérieux et ton œil coquin ne valaient rien qui vaille à la comtesse que j’étais. Mais c’est précisément en cela que l’attrait a résidé. Attraction fatale !<br />
Une nuit de pénombre, je partie dans ton sillage à l’aventure, amourettes trépidantes, rencontres exaltantes nous vécûmes, pays inconnus nous traversâmes.<br />
Mais la justice royale nous rattrapa. Et pour l’heure, je croupis au fond de ma geôle glaciale. Seuls les souvenirs demeurent et me nourrissent.<br />
Sans regret.</p>