Plume libre : vos textes sans contrainte....
Sur cette page, vous pouvez offrir vos textes écrits sans contrainte, en dehors de l'atelier.
Publié le lundi, janvier 15 2018 par carole lacheray
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Publié le lundi, janvier 15 2018 par carole lacheray
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La complainte de la course en sac.
Prendre la voiture ? Le vélo, ce serait mieux …..
Zut ! Il pleut !
Prendre la voiture !
Démarrer, rouler, s’arrêter, se garer….Loin, trop loin, beaucoup trop loin.
Zut ! Il pleut !
Le sac…Prendre le sac. Prendre le sac dans le coffre.
Et voilà, je suis trempée.
Arpenter, chercher, choisir, hésiter, comparer, sélectionner, prendre, poser, reprendre, entasser, hésiter encore….
Zut ! la liste, je l’ai encore oubliée !
De toutes façons ; je n’ai plus de place, plus de fric, plus de temps et plus d’idées.
Faire la queue, attendre, piétiner, s’impatienter.
Et enfin, vider mon sac.
Et ça se bouscule, ça s’entasse, on risque la casse à tout moment.
Et enfin, remplir mon sac.
Sortir, courir, chercher la voiture, patauger, chercher les clés…
Le sac…ranger le sac. Ranger le sac dans le coffre.
Zut ! il pleut.
Démarrer, rouler, s’arrêter, se garer …. tout près.
Le sac…Prendre le sac. Prendre le sac dans le coffre.
Plus rien à faire, je suis trempée !
Vider mon sac.
Zut ! le ratatine-ordures, je l’ai oublié ! je l’ai encore oublié !
Je l’ai encore oublié, comme la liste, comme mon parapluie…
.Rien ne va bien aujourd’hui, j’ai vraiment la tête dans le sac !
Repartir.
Prendre la voiture ? Le vélo, ce serait mieux …..
Zut ! Il pleut !
Cela fait déjà plusieurs jours que nous sommes entassés les uns contre les autres dans l’obscurité et la promiscuité de nos odeurs fétides.
Je suis accrochée à ma sœur, ma jumelle, mon double, mon alter ego. J’ai peur de la perdre. Nous avons tellement peur de nous perdre.
J’ai entendu tant d’histoires effrayantes de disparitions inexpliquées.
Alors, nous restons serrées, enlacées, dans l’attente du grand plongeon.
Un flash de lumière, des mouvements et nous voilà jetées contre le froid du métal. Je frôle une étoffe inconnue, je me griffe au contact d’un bouton pression.
Enfin l’eau ! ni trop chaude, ni trop froide. Elle a cette odeur de savon que j’aime tant mais que je ne garderai, hélas, pas très longtemps sur moi.
Je ne quitte pas ma sœur, nous sommes bercées ensemble au rythme du tambour.
Lavage, rinçage : nous sommes toujours ensemble mais toujours dans la crainte d’être séparées.
Essorage : Où est ma jumelle ? je ne la sens plus à mes côtés.
Je ne veux pas finir orpheline avec toutes les autres, les esseulées, défraichies, trouées, élimées, les oubliées de la penderie !
Le rythme se ralentit et le doux balancement final me rapproche de ma sœur. Nous nous serrons de nouveau l’une contre l’autre. Encore un fois, nous avons échappé au pire, à l’engloutissement, l’aspiration, nul ne peut dire comment surviennent ces disparitions étranges.
Un flash de lumière et nous voilà à l’air libre….libres, mais pas pour longtemps.
Hé ! un peu de délicatesse, ça pince !
Evidemment, la chemise est toujours mieux traitée, elle est susceptible et se froisse d’un rien. Ma sœur et moi avons droit à beaucoup moins d’égards, mais nous sommes ensemble.
Encore une fois, sur le fil du rasoir, nous avons bien tiré notre épingle du jeu. Ce n’est pas encore cette fois que je serai orpheline !
Se régaler de lire,
Se régaler d'écrire
Des mots d'hier,
Des mots d'aujourd'hui
Je sais lesquels je préfère
Je ne sais pourquoi il faudrait m'en défaire