Dans "Enregistrements pirates", de Philippe Delerm, le narrateur, découvrant une phrase écrite sur le mur du tunnel piétonnier dans lequel il passe, tente d'en percer le secret et l'histoire qu'elle cache.

« ...Sur le mur du tunnel piétonnier, sous le RER, les lettres noires irrégulières se détachent. (...) « Pierre et seul pour la vie ». La première fois qu’on la décrypte, on est touché. On ressent la faute d’orthographe comme l’émanation d’un chagrin plus fort, irrémédiable. (..) Ce « Pierre et seul » est une tache de sang dans le ronron des trajets moutonniers. Quelqu’un qui n’écrit pas souvent a écrit ça. La nuit, après pas mal d’alcool sans doute. Un chagrin d’amour. Beaucoup d’emphase mélodramatique, mais pèse-t-elle tout à fait du même poids s’il s’agit de quelqu’un qui ne lit jamais ? (...) Il a parlé de lui à la troisième personne, s’est regardé pleurer, s’est fait pleurer, peut-être ? Les mots ont-ils exorcisé ce trop-plein maladroit ? Ils restent sur le mur en attendant qu’on le repeigne. Certains le lisent et sont touchés pour la première fois. »...

Quelle histoire vous raconte l'une de ces phrases (ou une autre), relevées sur des murs de Caen :

    Qui m'aime me fuit

    Julien est un traître

    Justine, reviens

   Qu'est ce qu'on attend pour être heurreux

   Vous avez l'heur moi j'ai l'temps

   Votez pour moi