« Je suis un héros, voici mon acte de bravoure », laisser resurgir l’enfant qui est en vous !

Les enfants s’inventent des histoires dont ils sont les héros, ils sont les rois du monde, tout leur est possible, même les rêves les plus fous.

Laissez resurgir votre âme d’enfant, rappelez-vous ou inventez des moments d’enfance où se confondent rêve et réalité, où vos personnages échappent au monde des adultes pour inventer le leur.

Le récit est en « je ». introduisez un dialogue dans votre texte en alternant style direct et style indirect.

J’aurais voulu qu’elle reste, c’était ma meilleure amie. Rien que de pouvoir dire ça, ça me faisait gonfler de fierté. Autrefois à l’école tout le monde était meilleurs amis sauf moi. C’était comme une grande boule d’amitié autour de laquelle je tournais sans jamais pouvoir entrer. Ça me faisait penser aux anneaux de Saturne, j’en avais trouvé une illustration dans une tablette de chocolat et je l’avais collée au-dessus de mon lit. Elle y était encore d’ailleurs, juste un peu décolorée.

J’ai demandé à Viviane si elle voulait habiter avec moi dans la bergerie mais elle a répondu qu’elle devait rentrer au château, sinon la reine-mère la chercherait. Pour la retenir je lui ai demandé de me parler de son château. (…)

— C’est très grand. On mange à une table immense, servis par mille domestiques et on n’a pas le droit de parler.

À la station on n’avait pas le droit de parler non plus à cause des actualités, sinon on risquait de manquer quelque chose.

— Les domestiques sont des cygnes transformés en pages, elle a continué. Il y a mille pièces dans le château, et elles changent de place toutes les nuits. Ça peut prendre du temps de retrouver sa chambre, et c’est pour ça que parfois, je suis fatiguée le matin.

J’écoutais, la bouche ouverte. Je savais qu’elle inventait mais c’est ça qui me troublait, avec Viviane, sa façon d’inventer qui faisait tellement vrai qu’on était obligé d’y croire. J’étais un peu mal à l’aise quand je pensais aux pièces qui bougeaient, je n’aimais pas ça.

— La nuit, les lustres s’allument tout seuls, il n’y a pas d’ampoules mais des éclats de pierre de lune à la place. J’ai un lit tellement grand que je dois marcher un peu pour atteindre le milieu. Le matelas est fait de petits pois spéciaux qui poussent sur le Soleil.

Là, j’étais vraiment sûr qu’elle inventait, parce que je n’avais jamais entendu dire qu’on cultivait des petits pois sur le Soleil.

Ma reine, de Jean Baptiste Andréa