Parodier un texte...

L'ÉTÉ INDIEN

Tu sais, je n'ai jamais été aussi heureux que ce matin-là. Nous marchions sur une plage un peu comme celle-ci. C'était l'automne, un automne où il faisait beau, une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique. Là-bas, on l'appelle l'été indien mais c'était tout simplement le nôtre.

Avec ta robe longue, tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin. Et je m'en souviens. Je me souviens très bien de ce que je t'ai dit ce matin-là, il y a un an, il y a un siècle, il y a une

éternité : on ira où tu voudras quand tu voudras et l'on s'aimera encore lorsque l'amour sera

mort. Toute la vie sera pareille à ce matin aux couleurs de l'été indien.

Joe Dassin. Éditions CBS SONGS 80954.

LE TUBE DE L'HIVER

Tu sais, j'ai jamais autant dégusté qu'avec toi cette année-là. Je me souviens de ce matin de

décembre, il faisait froid à en crever, c'était l'hiver, évidemment puisqu'on était en décembre...

Je me suis jamais autant pelé que ce matin-là, c'était l'hiver, ouais je sais j'l'ai déjà dit mais dans la chanson comme on s'adresse à des débiles, on répète les trucs plusieurs fois.

C'était l'hiver, un hiver comme il n'en existe que dans le bassin parisien en banlieue-est quandon habite Pontault-Combault allée des mimosas et que la veille il a fallu s'taper l'métro jusqu'àla porte de Vincennes, attraper l'autocar conduit par un chauffeur alcoolique qui te fait gicler douze bornes plus loin en pleine nature et qu'on en a encore six à s'farcir à pattes, de la gadoue plein les baskets pour retrouver la piaule dégueulasse où tu m'attendais mon amour...

Avec ton peignoir crasseux, tu ressemblais à une eau-forte de Jérôme Bosch qui se laissait allerà barbouiller n'importe quoi n'importe comment les soirs de déprime. C'était l'hiver, je me souviens.

Toi, moi, moi, toi, toi et moi, moi et toi enfin nous quoi, on avançait sur ce terrain vague main

dans la main, tu me suppliais de ne pas trop serrer à cause des engelures. On s'embrassait parmi les détritus, ça faisait de la buée et je te prêtais mon kleenex pour que tu puisses te moucher pendant que tu chialais. Je me souviens très bien de ce que je t'ai dit ce matin-là : on ira où tu voudras quand tu voudras à part qu'avec le loyer, la bouffe et les transports à payer et le chômage qui nous tombe sur la gueule eh ben on est dans la merde mon amour. [...]

Guy Bedos,

 

La parodie vise à rendre ridicule les propos d’un texte en les détourmant de façon burlesque, c’est une réécriture pouvant modifier : le genre, le registre de langue, les personnages concernés

 

A la manière de Bedos, parodiez cette chanson d’amour

traduire de telle manière que le texte et son auteur soient tournés en dérision avec pour effet voulu de faire rire ou tout au moins de se moquer d'une manière quelque peu méprisante.
La parodie consiste à changer de registre et de niveau de langue. Ainsi la langue littéraire devient langue populaire ou même vulgaire. La parodie, aussi, peut tenir de la caricature: il y a alors de l'exagération.

Le ciel bleu sur nous peut s’effondrer
Et la terre peut bien s’écrouler
Peu m’importe si tu m’aimes
Je me fous du monde entier
Tant que l’amour inond’ra mes matins
Tant que mon corps frémira sous tes mains
Peu m’importent les problèmes
Mon amour, puisque tu m’aimes…

J’irais jusqu’au bout du monde
Je me ferais teindre en blonde
Si tu me le demandais…
J’irais décrocher la lune
J’irais voler la fortune
Si tu me le demandais…
Je renierais ma patrie