Quatrième défi :Dixième jour de confinement : les petits plaisirs…

Les véhicules à moteur ont presque disparu. Le temps est suspendu. La ville ou le village semblent s’être endormis. Le tumulte des gens pressés s’est arrêté, laissant place à des sons que vous n’entendiez pas jusqu’alors. Ecoutez… partagez avec nous ces découvertes sonores. Pour vous encourager, Victor Hugo lui-même s’est prêté à ce jeu !

PS : Et si vraiment vous habitez dans un endroit déjà isolé de la cohue habituellement (veinards !), imaginez ce que peut entendre un citadin désormais.

Fenêtre ouverte, Victor Hugo

J'entends des voix. Lueurs à travers ma paupière.

Une cloche est en branle à l'église Saint-Pierre.

Cris des baigneurs. Plus près ! plus loin ! non, par ici !

Non, par là ! Les oiseaux gazouillent, Jeanne aussi.

Georges l'appelle. Chant des coqs. Une truelle

Racle un toit. Des chevaux passent dans la ruelle.

Grincement d'une faux qui coupe le gazon.

Chocs. Rumeurs. Des couvreurs marchent sur la maison.

Bruits du port. Sifflement des machines chauffées.

Musique militaire arrivant par bouffées.

Brouhaha sur le quai. Voix françaises. Merci.

Bonjour. Adieu. Sans doute il est tard, car voici

Que vient tout près de moi chanter mon rouge-gorge.

Vacarme de marteaux lointains dans une forge.

L'eau clapote. On entend haleter un steamer.

Une mouche entre. Souffle immense de la mer.