Par la fenêtre, deuxième proposition
10 oct. 2020
Par carole lacheray - Par la fenêtre, deuxième proposition - Lien permanent
Fenêtre et mouvement...
… je me suis rendue compte qu’existaient à droite et à gauche du wagon, un côté riche, un côté pauvre. Côté riche : l’hôpital, le cirque, le canal. Côté pauvre : Tati, des fenêtres squattées, les panneaux A vendre sur des façades décrépies, vérolées, les petits bazars de la Goutte d’or. Il y avait beaucoup plus à voir côté pauvre, le côté riche, trop lisse, glissait le long d’immeubles aux rideaux sages. On dira que c’est un jugement de surface. C’en est un. Les voies ferrées des deux gares, elles aussi, diffèrent selon le côté où l’on se place. A gauche : voies vides, passe rarement un train de banlieue cocardier, bleu blanc rouge, moche comme les anciens T.G.V. A droite : voici les trains qui partent en province, à l’étranger. Nouveaux T.G.V. Atlantique, Eurostar, Thalys. Et quelquefois une sorte de Micheline fumeuse, comme dans un tableau de Monet. »
…Sur le quai du métro République, un homme massif, probablement SDF et ivre, s’effondre lourdement au sol. Au retour, une vieille femme crie à s’en arracher le gosier après un vieil homme assis sur un pliant avec, devant lui, deux trois misères à vendre. On passe, on passe. Ne pas croire que ça ne fait rien, cette indifférence atroce engorge, détruit, intoxique ».
Fenêtres, Anne Saveli
Quelles sont les états d’âme du narrateur, quelles pourraient être les raisons de cette acidité ?
Votre personnage regarde filer le paysage derrière la vitre d’un train ou d’une voiture.
Il dévoile ses pensées au gré du paysage qui défile. A travers la façon dont il décrit ce qu’il voit et les réflexions que cette vision éveille en lui, faites nous découvrir implicitement qui il est, ce qu’il fait dans ce véhicule, où il va et quelle est son histoire.
Commentaires
C'est la loi du plus fort, alors je suis là, coincé derrière un quadrillage désagréable. J'entends tout mais je n'ai pas le droit d'élever la voix, ce qui je fais quand même régulièrement.
BrigitteJ’aperçois des bouts de toits qui se déplacent, des nuages qui courent, des feuillages inaccessibles qui s’éloignent. J'imagine le vent léger, les odeurs d'humus au lieu de cette odeur de renfermé.
Et voilà que le vacarme recommence, tout s'agite, tout s'assombrit, des gens se croisent, se bousculent. Oh un jeune garçon se penche et me fait un clin d’œil, mais emporté dans ma course obligée, je ne peux même pas lui répondre. Je suis prisonnier, on me transporte, pour mon bien parait-il.
J'ai beau lécher mon beau pelage ébène, je ne décolère pas, et je suis complètement stressé.
Je veux m 'échapper alors je m'endors en attendant de pouvoir faire la tête à ma maîtresse, traîtresse.