Une déclaration
10 fév. 2021
Par carole lacheray - Une déclaration - Lien permanent
Bientôt la Saint Valentin...
... fête désuète, certes, mais, saisissant le moindre prétexte pour nous mettre du baume au cœur, je vous propose d’écrire une déclaration d’amour à cette occasion.
En vers, en prose, sous la forme d’un dialogue, à la manière de…Tout est permis. Attendrissante, drôle, enflammée, désespérée, à vous de donner à cette déclaration la couleur que vous souhaitez.
L’originalité de votre déclaration sera que son auteur et son (ou sa) destinataire ne seront pas forcément des êtres humains…
A l’exemple de cette déclaration à la rose du Petit Prince se Saint Exupéry :
« - Je t’aime, dit le Petit Prince.
Aimer, c’est désirer le meilleur pour l’autre, même s’il a des aspirations différentes des nôtres.
Aimer, c’est permettre à l’autre d’être heureux, même si son chemin est différent du mien. C’est un sentiment désintéressé qui naît d’un don de soi, c’est se donner entièrement à partir de notre coeur.
Quand on aime, on donne sans rien demander en échange, pour le simple et pur plaisir de donner. Mais il est aussi certain que ce don, ce don de soi, complètement désintéressé, ne se fait que quand on connaît. Nous ne pouvons aimer que ce que nous connaissons, parce qu’aimer veut dire se jeter dans le vide, faire confiance à la vie et à l’âme.
L’âme ne s’achète ni se vend. Et connaître, c’est justement tout savoir de toi, de tes joies, de ta paix, mais aussi de tes contrariétés, de tes luttes, de tes erreurs. Parce que l’amour transcende les disputes, la lutte et les erreurs, l’amour, ce n’est pas uniquement pour les moments de joie.
Aimer, c’est la confiance absolue que, quoi qu’il se passe, tu seras toujours là. Non parce que tu me dois quelque chose, non par possession égoïste, mais juste être là, en compagnie silencieuse.
Aimer, c’est savoir que le temps n’y changera rien, ni les tempêtes, ni mes hivers.
Aimer, c’est donner à l’autre une place dans mon coeur pour qu’il y reste comme un père, une mère, un fils, un ami, et savoir que dans son coeur à lui, il y a une place pour moi.
Donner de l’amour ne vide pas l’amour, au contraire, il l’augmente. La manière de donner autant d’amour, c’est d’ouvrir son coeur et de se laisser aimer.
Au plaisir, chaque fois renouvelé, de vous lire,..
Commentaires
Non, nous n'irons pas en maison de retraite ensemble, puisque tu es parti il y a plus de deux ans déjà, j'ai l'impression que c'etait hier.Je suis là seule mais tu es là aussi, je sens ta presence toujours, mes rêves sont pleins de nos moments de vie. J'aimerais tenir ta main encore sentir ta peau tiède, t'embrasser le front, te cajoler comme un petit garçon (tu n'etais plus là depuis longtemps ) tu me souriais mais me voyais tu? Tes sourires me manquent ( tu avais un beau sourire...) les nuits je me levais pour voir si tu respirais...et le matin j'etais heureuse de te trouver paisible dans ton lit, j'aurais voulu te garder longtemps mais tu m'as laissé tomber comme une vieille chaussette....le soleil se lève et se couche sans toi...non nous ne vieillirons pas ensemble et nous n'irons pas en maison de retraite.....et je ne recevrai plus mon bouquet de roses rouges pour la St Valentin...
josefaCher Compagnon,
Ensemble nous avons traversé des décennies d’amour mais aussi de détestation. Nous ne nous sommes jamais quittés bien que parfois trahis.
Sans toi, je n’aurais pas connu les plus grandes joies mais aussi les plus grandes souffrances de ma vie comme celles ressenties à la naissance de mes trois merveilles.
Parfois, je regrette de t’avoir tant maltraité surtout dans mon inconsciente jeunesse. Te faire souffrir était pour moi une grande jouissance. Te faire peur était l’un de mes passe-temps favoris. Tu ne m’en a jamais voulu, tu ne t’es jamais plaint, tu as vaillamment résisté à tous mes caprices.
Aujourd’hui, tu me fais payer les plaies et bosses que je t’ai infligées à vélo, à cheval, à ski … Dès le matin, tu te rappelles à mon bon souvenir, tu te venges de mes anciennes folies.
Je te promets que l’âge venant, je vais te ménager, t’éviter à nouveau l’hôpital où tu as déjà perdu beaucoup de ta superbe.
Sans toi, mon Cher Corps, je ne pourrais pas vivre, je vais donc dorénavant essayer de te chérir comme tu le mérites. Matin et soir, je vais te passer de la crème et la brosse à reluire, même si comme moi nous allons nous flétrir sans possible retour et finir en cendre. J’espère que tu ne m’en voudras pas pour cette ultime violence !
HeyliettAprès, on fera les comptes … Merci et pardon à toi.
Clin d’œil à Pablo Neruda…
A toi, ma sœur, mon aimée, mon indispensable double,
caroleJe veux dire mon amour malgré le désarroi que m’inspire ton absence.
Je ne sais où tu vas lorsqu’ainsi tu t’éloignes. Je soupire et patiente attendant ton retour, savourant à l’avance ce moment où mous serons réunies, emmêlées l’une dans l’autre,
Chaude promiscuité dont je me nourris chaque fois qu’il nous est permis de nous retrouver ainsi lovées, à l’abri des regards.
Je veux te dire à quel point marcher à tes côtés est une fierté pour moi, et lorsqu’il nous arrive de rester immobiles, l’une près de l’autre, ta présence belle et chaude me rassure, nous sommes si semblables, si complémentaires et donc inséparables.
Je t’aime et je respecte donc ta liberté, ton envie d’indépendance et de solitude parfois. Je t’aime et ne puis te reprocher de t’éloigner au gré des lessives pourvu que tu me reviennes, ma douce, ma jumelle, ma chaussette d’amour….Reviens vite, sans toi la vie ne vaut d’être vécue car en ce qui nous concerne, par deux fois la beauté
est beauté
et ce qui est bon est doublement bon lorsqu'il s'agit de deux chaussettes
en laine…
( la fin de cette déclaration est extraite de l’ode aux chaussettes de Pablo Neruda )
Mon cher écrivaplume
Et oui j’ai inventé pour toi un nom générique car ta famille est nombreuse. De nombreux membres de cette famille m’ont accompagnée durant ma vie. Je ne leur ai jamais avoué mon amour, alors aujourd’hui c’est avec ton aide que je vais le faire.
A mon entrée à l’école tu n’étais qu’un simple bâton de bois taché, mâchouillé, mais avec tes partenaires la plume sergent Major, l’encrier de porcelaine blanche et la bouteille d’encre vous m’avez donné accès à l’écriture. Oui, tu m’a vu tirer la langue pour bien faire les pleins et les déliés; tu m’as aussi causé des problèmes en lâchant ton encre en gros pâtés; mais j’ai appris à te maîtriser.
A mon entrée au collège je t’ai remplacé par ton cousin plus moderne le stylo-plume. J’entrais dans la cour des grands et tu devenais une fierté pour moi. Je te choisissais plus beau que ceux de mes copines, bien sûr, et habillé de ma couleur préférée. Pour écrire c’était plus simple, plus besoin d’être fixé à un banc d’école; l’écriture scolaire pouvait devenir aussi buissonnière, à la condition pourtant de ne pas oublier les recharges.
Tu as passé tous les examens avec moi...et en parodiant Verlaine je te dis: « tu n’étais ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, mais tu m’aimais et me comprenais. »
Quand je suis devenu institutrice, je t’ai retrouvé en mon bon vieux porte-plume et j’ai appris patiemment à mes élèves à te dompter. Un jour, pourtant, au grand soulagement de tous nous avons adopté ton cousin plus moderne le stylo-bille.
Et voilà, aujourd’hui encore c’est toi que je serre dans mes doigts pour t’écrire cette lettre.Tu as toujours été mon fidèle serviteur. Tous les mots, les phrases, les histoires qui se bousculaient dans ma tête sont arrivés sur la papier par ton entremise. Tu m’a aidé à écrire les mots d’apprentissage, les mots de correction, les mots d’amour, le mots de pardon, de consolation, les compliments, les injures parfois. Tu n’as jamais rechigné. De 7 à 20 ans, j’ai vécu enfermée dans une pension et tu as été mon permis de m’évader. Grâce à toi, j’ai couché sur le papier mes émotions, mes angoisses, mes douleurs et mes joies; mais j’ai pu imaginer aussi toutes sortes d’histoires.
Merci pour tout. Depuis quelques années je t’ai un peu abandonné pour un clavier, mais quand j’ai des choses importantes ou profondes a dire, je reviens vers toi. Je t’aime très, très fort.
LucetteTu es le mal-aimé, l'incompris, le laissé pour compte, le traite, , le ridicule, le cocu. Tu es le dernier de la bande.
Que te dire ? C'est stupide, injuste, incompréhensible ?
Jadis tu fus symbole de vitalité, de richesse, de lumière. Cette époque est révolue.
Toutes tes graduations ne me séduisent pas pareillement. Tu es riche de tellement de nuances.
J'adore ta gaîté, je me ressource à ta vitalité, j'apprécie ta douceur souriante quand tu habilles le poussin, je me perds dans la profondeur de toute ta gamme d'ocres, je savoure ton piquant d'une pointe de moutarde. J'en arrive même à goûter l'acidité de ta palette citronnée et je finis par m'émouvoir quand tu prends le pas sur le blanc.
Ferme tes oreilles aux méchantes langues. Reste maillot de la victoire, soleil des dessins d'enfants, or des feuilles d'automne ou des champs de blé.
Garde le cap, rayonne sur les autres sans agressivité, irradie ta force optimiste, continue à faire naître des sourires. Au risque de blesser ces messieurs Bleu, Rouge ou autres, merci Monsieur Jaune.
BrigitteNe pars pas !
J ai oublié de te dire encore un mot
Je suis étourdie
J'en perds les mots
Ne.me stresse pas ,
Reviens !
Moi qui ai tellement prié pour que tu me manques parfois
Pour ne plus me souvenir..
C est comme un parfum
Ton odeur partout me suivait
Les réminiscences imperceptibles
Se frayaient toujours un chemin
Parfois malgré moi.
Mais ainsi j'étais encore un peu avec toi
Je t'ai haïe comme aimée..
Tu me ramenais à mes plus tendres années
Dans mes pas chaque trace de toi
Isabelle LReviens moi, même si j'en souffre parfois
Ma mémoire, tu es le refuge , de mes plus grandes douleurs,
Mais sans toi, je ne me souviendrai pas.