Inventaire de nos lieux, cinquième proposition
21 mai 2021
Par carole lacheray - Inventaire de nos lieux, cinquième proposition - Lien permanent
Carnet de voyage
Comme dans un carnet de voyage, notre narrateur ou narratrice est un promeneur. Il ou elle raconte en quelques lignes les émotions qu’il a ressenties dans les endroits dans lesquels il ou elle s’est arrêtée, les rencontres qu’il y a faites, l’anecdote qui s’y est déroulée. Comme à chaque fois que vous souhaitez partager un lieu avec vos lecteurs, pensez à éveiller nos cinq sens...
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une falaise |
Une plage |
Un chemin de campagne |
Une ruine |
Une chapelle |
un bistrot |
Une auberge |
Un carrefour |
un sommet de montagne |
Je marche depuis l’aube sur cette route de campagne déserte. Au carrefour de Villechaise, j’aperçois enfin un homme qui vient à ma rencontre. Je croise le premier Morvandiau de toute ma traversée. Mégot collé au bec, voix d’outre- tombe, moulé dans ses bottes, il semble tout droit sorti d’un film de Depardon.. Je le regarde comme une pièce de musée. Il me regarde comme un jouet sorti d’une boîte. On écnange quelques paroles, il ne roule pas les r, il les roucoule….
Mathieu Mouillet, la diagonale du vide
Commentaires
Je continue malgré les cailloux agressifs. Pas d'autre choix il est vrai. Je suis partie depuis si longtemps que je suis éreintée.
BrigitteUn souffle éveille ma curiosité. J'hésite, dois-je être inquiète ou simplement intriguée ? Le souffle se rapproche.
Le chemins traverse des champs rasés. je peux m'échapper au risque de me griffer dans les chaumes.
Le souffle s'amplifie. Je trouve l'énergie pour accélérer le rythme.
Le souffle vient me chauffer le cou. Affolée, je me retourne.
Il me regarde droit dans les yeux, aussi effrayé que moi. Il est beau, majestueux.
Un grand cerf me fait face.
Nous restons immobiles, indécis.
Je lui parle doucement, je lui explique qui je suis. Il hoche la tête, me caresse de ses bois et repart au petit trot.
Elle est là, au bout d’un chemin de terre, entre les champs et les bois. Sa porte est branlante. Je la pousse et elle s’ouvre en criant de douleur. Tout est calme, poussiéreux et baigne dans un silence un peu oppressant. Quelques prie-Dieu ont résisté au temps et dans la pénombre j’aperçois une silhouette de femme agenouillée. Elle se lève précipitamment comme prise en faute.
Lucette-« Bonjour madame.
- Bonjour monsieur... on ne rencontre guère de visiteurs par ici!
- mais si, il y a vous et il y’a moi.
- oui, mais moi, je suis d’ici. J’ai été baptisée dans cette chapelle. Plus personne ne vient ici. Alors moi, quand je rentre des champs, j’ai l’habitude de venir y faire une petite prière.
- quant à moi , j’aime dénicher des édifices oubliés, comme celui-là. Tant qu’il y aura des gens comme vous et moi, ces lieux continueront à vivre. »
Le vieux village est en ruines, dévoré par les hautes herbes. Le parfum des lavandes alentour me prend au nez ; je visite la Haute-Provence.
HeyliettUne vieille femme en noir est penchée sur une pierre ; de ce lieu fantomatique, elle semble être la seule survivante. En me penchant, j’aperçois en contrebas, une grille disjointe qu’elle a ouverte pour déposer un petit bouquet de thym et de fleurs sauvages, c’est l’enceinte du vieux cimetière.
Quand elle m’aperçoit, elle est à la fois surprise et ravie de la rencontre. Elle me conte l’histoire de ce village abandonné par ses habitants au siècle dernier par manque d’eau. Les rudes paysans de l’époque ont descendu pierre par pierre le hameau pour le reconstruire dans la vallée au bord de la rivière. Elle est fière de me montrer le nouveau village qu’elle désigne du haut de la colline embrasée par le soleil couchant.