« La majorité des rumeurs ( fake news ,-) sont le fruit d'un mensonge ou de « paroles en l'air » dont un groupe ou une société se saisit, pour diverses raisons, et l'amplifient ainsi. »

 Nous allons plus particulièrement jouer avec le processus d'amplification lorsqu’une rumeur se répand : les personnes retiennent préférentiellement certains détails ou même ajoutent des explications au récit l’interprétant avec leur propre mode de pensée, pensant ainsi se valoriser en faisant croire qu’il ou elle détient la vérité.

On pourra utiliser particulièrement la technique de l’hyperbole (exagérer l'expression pour mettre en relief une idée (ex. « un nain » pour « un homme petit »). )

Voici un récit initial. A vous de l’amplifier. Lors de l’atelier, une première production sera transmise au voisin qui l’amplifiera.

 

Dino Buzzati utilise cette technique d’amplification dans la nouvelle « Degrés » ( le rêve de l’escalier) dans lequel chaque paragraphe est une reprise amplifiée du paragraphe précédent le rendant de plus en plus horrifique. L’intrigue commence par une banale description de l’entrée de Maître Fassi chez son amie Mademoiselle Motlerie :

 

« Il entra en souriant et lui tendit la main.

Fassi entra à pas lourd et lui tendit la main.

L’homme entra d’un pas pesant et pour lui dire bonjour lui tendit sa main massive.

Le visiteur avança dans l’antichambre avec un fracas de pas comme s’il avait été un géant et pour lui dire bonjour, il lui tendit sa grosse main musclée.

Sur le palier se tenait une forme vivante, massive et puissante, de couleur noire, toute à écailles, avec deux petits yeux pénétrants et des espèces d’antennes visqueuses qui se tendaient vers elle…Appuyant de tout son poids sur le battant, elle finit par entrer, le parquet craquant sous sa masse gigantesque»

 

Commencez par rédiger une phrase simple et banale inspirée par l’un de ces deux tableaux d’Edward Hopper.

Puis amplifiez la progressivement jusqu'à ce qu'elle devienne extrêmement effrayante