Bobards et balivernes, troisième propositon
19 sept. 2021
Par carole lacheray - Petits arrangements avec la vérité - Lien permanent
Petits arrangements avec la vérité...
Mentir pour se protéger….
Dans le roman « La commode aux tiroirs de couleurs » d’Olivia Ruiz, la narratrice ment sur son identité :
Puisque la France ne voulait pas de nous, et que de toute façon, je n’avais plus de « nous », je me suis juré que dès que j’aurais eu l’argent nécessaire, je ferais mes adieux à Rita Monpean Carreras. Je deviendrais Joséphine Blanc. Joséphine Blanc serait une française de souche, comme ceux qui font l’unanimité de tous ici. Un doux prénom comme Joséphine, ça atténuerait mon tempérament de feu, ça me franciserait.
Et voici quelques extraits du roman d’Olivier Bourdeaut, « En attendant Bojangles », dans lequel les mensonges sont cultivés pour enjoliver la vie :
« …Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres. [...] Tout le monde faisait des petits mensonges parce que pour la tranquillité c’était mieux que la vérité, rien que la vérité, toute la vérité.
"…- Encore quelques jours et tout sera fini, ça nous laisse le temps de réparer les dégâts du salon pour son retour. Tu choisiras la couleur de la peinture, tu vas voir, on va bien s'amuser ! affirma-t-il, même si ses yeux tristes et doux disaient tout le contraire.
Pour être gentil avec moi, mon père était aussi capable de faire des mensonges à l'envers."
« …À l’école, rien ne s’était passé comme prévu, alors vraiment rien du tout, surtout pour moi. Lorsque je racontais ce qui se passait à la maison, la maîtresse ne me croyait pas et les autres élèves non plus, alors je mentais à l’envers. Il valait mieux faire comme ça pour l’intérêt général, et surtout pour le mien. À l’école, ma mère avait toujours le même prénom, Mademoiselle Superfétatoire n’existait plus, l’Ordure n’était pas sénateur, Mister Bojangles n’était qu’un bête disque qui tournait comme tous les disques, et comme tout le monde je mangeais à l’heure de tout le monde, c’était mieux ainsi. Je mentais à l’endroit chez moi et à l’envers à l’école, c’était compliqué pour moi, mais plus simple pour les autres.
Je vous propose de compléter et de poursuivre ce qui pourrait être les premières phrases d’un roman, en esquissant les prémices d’un récit dans lequel le personnage principal ment pour se protéger…. « Lorsque qu’elle m’avait demandé…., j’avais répondu par un mensonge. Après tout, elle n’avait pas besoin de connaître la vérité…. »
Commentaires
Lorsqu’elle m'avait demandé mon métier, j'avais répondu par un mensonge. Après tout elle n'avait pas besoin de connaître la vérité.
BrigitteElle était belle, charmante, intelligente, cultivée, sensuelle. Impossible qu'elle s'intéresse à un gars comme moi.
Il me fallait la séduire par des aventures, des rencontres plus imaginaires et rêvées que réelles.
Pas fou aussi, je sentais que je devais garder le mystère. Je devais faire preuve de discrétion et de tac. J'avais besoin de modèles.
C'est ce qui me conduisit à la bibliothèque à la recherche d'ouvrages parlant de réalité adaptée.
Et là, merci M. Aragon et votre mentir vrai, merci M. Bourdeaut et vos mensonges à l'endroit, à l'envers. Et surtout merci belle documentaliste qui a compris mon problème et m'a poussé dans de fantasques arrangements.
Depuis lors, nous chantons ensemble à l'endroit, à l'envers, nous dansons ensemble à l'envers, à l'endroit, en souriant au bonheur. Et nous publions notre premier roman à l'envers, à l'endroit mais surtout à 4 mains.
Lorsqu’elle m’avait demandé de soutenir sa demande d’emploi, j’avais répondu que bien sûr je le ferai. « tu es honnête, sérieuse et souriante, ce sont les qualités qu’ils recherchent. » lui avais-je dit. C’était un mensonge, mais après- tout, elle n’avait pas besoin de connaître la vérité. Cette fille était charmante, il est vrai, mais elle avait un petit pois- chiche en guise de cervelle.
LucetteJe tins ma promesse, elle fut embauchée et je m’en mordrai les doigts jusqu’à la fin de ma vie.
Lorsqu’elle m’avait demandé la profession de mon père, j’avais répondu qu’il était musicien. Après tout, la mère de cette voisine n’avait pas besoin de connaître la profession de mon père ! J’adorais la musique et justement mon père venait de me refuser la possibilité de prendre des cours de piano. D’ailleurs, il n’y avait pas de piano à la maison, il détestait la musique. Il trouvait cette occupation futile. La seule occupation qui méritait pour lui de consacrer son temps et son énergie était le travail scolaire.
HeyliettCe mensonge était une petite vengeance et en même temps une façon de rendre hommage à la musique que j’allais écouter, le plus souvent possible, chez ma meilleure amie qui jouait au piano divinement bien.