Polar, première proposition
18 oct. 2021
Par carole lacheray - Cliffhanger, ou comment ménager du suspense - Lien permanent
Cliffhanger,
ou comment ménager le suspense
Créer du suspense, c’est créer une attente de quelque chose de dramatique sur le point de se produire…sans la dévoiler tout de suite.
Un « cliffhanger » désigne une scène qui s'achève sans que l'on en connaisse le dénouement.
Pour retenir l’attention du lecteur et lui donner l’envie de poursuivre sa lecture, il faut suggérer un crime à venir en installant une atmosphère de crainte, créer un danger pour le personnage, ne pas donner toutes les informations, provoquer le doute et le questionnement.
Voici un exemple de cliffhanger tiré de l’œuvre de Dan Brown, Da Vinci Code, alors que le personnage principal reçoit un appel à la fin d’un chapitre :
« C’est le système automatisé de l’ambassade. Il faut que vous tapiez le code à trois chiffres pour relever votre message. Je vous l’ai noté sous le numéro.
Langdon ouvrait la bouche pour objecter, mais Sophie darda sur lui un regard aussi éloquent que silencieux en écarquillant ses magnifiques yeux verts.
Ne posez pas de question, faites ce que je vous demande !
Le message venait de se terminer. Langdon tapa les trois chiffres, 454, visiblement le code de relève à distance des messages de Sophie Neveu.
Cette jeune femme me demande de relever ses messages ?
Langdon entendit la bande se rembobina, s’arrêter et se remettre en marche. Puis, de nouveau la voix
« Monsieur Langdon, surtout restez de marbre à l’écoute de ce message. Contentez-vous d’écouter calmement. Vous êtes en danger. Suivez très exactement mes instructions… »
Dans « une patience d’ange » d’Elizabeth Georges
Il grimpa l’escalier, gagna la chambre. Derrière la porte de la salle de bains entrouverte, sa femme trempait consciencieusement. Elle chantait avec une joie forcée indiquant assez combien elle était inquiète, et quel souci lui causait l’état de ses nerfs et celui de son âme.
- Une femme bien cette Virginia Elliott. La meilleure de toutes mes épouses. Son intention avait été de vivre avec elle jusqu’à la fin de ses jours. Dommage. Trois gestes suffirent. Il sortit l’arme du tiroir de la table de nuit. La positionna. Appuya sur la détente.
A votre tour, écrivez la fin de ce texte afin qu’il se termine par un « clifhanger »
Laissant sa déception et ses ressentiments de côté, Louise se dirigea vers l’immeuble qui accueillait les bureaux de l’agence. Elle appréhendait la rencontre, se souvenant avec rancœur de la conversation téléphonique de la veille, mais elle était bien décidée à connaître la vérité. Surprise par l’état de vétusté des murs du bâtiment, elle pénétra dans le hall et parcourut les noms inscrits sur les boîtes aux lettres, quand il y en avait. Une odeur fétide et un sol crasseux la firent hésiter à avancer. Elle repéra le nom qu’elle recherchait, suivi de l’indication « deuxième étage ».
Commentaires
Maintenant elle savait où le trouver. Elle regarda l'immeuble, sinistre, décati, un vrai immeuble de polar. Elle respira profondément et s’apprêta à franchir la porte.
BrigitteSa colère brusquement retomba, ses jambes tremblèrent : simplement Louise avait peur, sans pour autant renoncer à ses revendications. Lentement elle fit marche arrière.
Décidément, l'immeuble ne correspondait pas à l'image que cet escroc voulait donner.
Cette réflexion réveilla son désir de réparation, son envie de le détruire.Ses appréhensions s'envolèrent et résolument elle fit de demi tour, s'engagea dans l'escalier avec détermination. Elle failli tomber tant les marches étaient vétustes.Elle arriva essoufflée sur le palier du deuxième étage. La lumière était blafarde. Louise se figea face à la porte restée ouverte.
En arrivant devant la porte, elle eu un instant d’hésitation avant de frapper. Une sourde appréhension la paralysait….Et si le détective derrière cette porte lui révélait enfin ce qu’elle craignait depuis si longtemps…. Mais, ce serait peut-être une bonne nouvelle…
LucetteElle frappa enfin et entra dans un bureau miteux. Un homme entre deux âges lui sourit aussitôt. Était-ce bon signe? …Il restait silencieux cependant.
Elle s’assit sur la chaise un peu bancale qu’il lui tendit. Tout à coup, ses yeux se posèrent sur un tableau où étaient punaisées de nombreuses photos. Elle poussa un cri. Sur l’une d’elle, sa fille, un peu vieillie, souriait….