Ecrire comme un coloriste
25 mar. 2022
Par carole lacheray - Ecrire comme un coloriste - Lien permanent
Les couleurs révèlent l'humeur du narrateur...
Les couleurs, dans une description, contribuent à suggérer habilement l’atmosphère et les émotions ressenties par le narrateur qui les observe.
Selon qu’elles seront froides ou chaudes, nuancées ou vives, elles permettent de faire partager non seulement l’ambiance d’un lieu mais également l’état émotionnel de celui ou celle qui le découvre.
Je vous propose de décrire ce lieu en lui donnant la tonalité que votre narrateur souhaite partager, selon son humeur…Introduisez celui-ci en nous faisant deviner les circonstances de sa présence sur ce lieu.
Commentaires
Le tonnerre gronde, le ciel rouge colore les toits gris et les façades salers. Un éclair jaillit et frappe l’arbre ou quelques feuilles naissantes vert pâle s’accrochent à ses branches et s’agitent sous la bourrasque. Quelques passants vêtus de chemises légères bleues, blanches et noires quittent en hâte le vieux banc vert de leurs palabres journalières pour se réfugier dans la boutique du coiffeur. Ils vont profiter de l’averse pour se faire faire une coupe. Bientôt, des cheveux noirs, blancs ou roux joncheront le sol gris de la boutique.
LucetteRouge sombre, sont les reflets et les éclats jaillissants de ce paysage feuillu, dans lequel je pénètre et je m’enfonce. Ce feu ardent réchauffe mon cœur endolori et le transmute en vibrations légères et coquines. Oui, ce paysage pourpre et incandescent me propulse dans l’oubli de la vie.
AnnieLe soleil ardent m’inonde de ses rayons jaunes et je m’envole dans les cieux bleutés et cotonnés de blanc, pour une aventure fantastique, au décor peuplé de miel doré, de confiseries diverses, loukoums bleutés et orangés, barbes à papa ouateuses et rosées, sucres d’orge torsadés de blanc, de jaunes et de rouges. Cette débauche sucrée et colorée m’enivre. Je ne suis pas loin de l’overdose extatique, éblouie par tant de couleurs et de douceurs procurées par ce paysage !
La balade a été harassante. Et tout à coup au milieu du dédales de rues aux couleurs perdues, je débouche sur cette place.
BrigitteDes hommes dansent, leurs chemises bariolées se confondent, leur pantalons blancs sautent. Ils tournent autour d'un arbre, tronc violet, branches vertes. ils tournent et font pleuvoir des feuilles cramoisies.
Puis arrivent les femmes, haut noir, jupes fleuries. Elles s'échappent de la maison ocres aux volets pervenche.
Elles dansent elles aussi, tournoyant autour des hommes.
Toutes ces couleurs intenses se fondent, laissant la tension grenat et le silence noir.
C'est alors qu'un éclair jaune traverse la place suivi d'un autre orange, et puis d'autres, bleu, vert, rouge, argent, cuivre.
Les enfants ont déversé le rose léger du bonheur et les cris bigarrés de la vie.
Printemps espagnol
ChristianeIl est dix huit heures, la clarté éblouie encore la vitrine du coiffeur. Des silhouettes sombres s'agitent derrière.
Sur le trottoir, des hommes coiffés de casquettes noires vont et viennent en discutant, les mains dans les poches de leur large pantalon de toile blanche. leurs manches de chemises sont retroussées à mi-bras, histoire d'évacuer un peu de la chaleur ambiante. Chemise rouge, jaune, blanche, camel sont autant de touches de peinture de l'artiste. L'ombre de l'arbre aux feuilles naissantes filtre les derniers rayons du soleil. le banc couleur de bois reste vide. Il est sûrement l'heure d'aller partager, avec ses compères, une sangria rouge rubis où des glaçons couleur de verre tintent à la surface et attendent sur le zinc du bar à deux pas de chez Manuele le coiffeur.