Christian Bobin, L'Inespérée.

 

"L'arbre est devant la maison, un géant dans le lumière d'automne. Vous êtes dans la maison, près de la fenêtre, vous lui tournez le dos. Vous ne vous retournez pas pour vérifier s'il est bien toujours là – on ne sait jamais avec ceux qu'on aime : vous négligez de les regarder un instant, et l'instant suivant ils ont disparu ou se sont assombris. Même les arbres ont leurs fugues, leurs humeurs infidèles. Mais celui-là, vous êtes sûr de lui, sûr de sa présence éclairante. Cet arbre est depuis peu de vos amis. Vous reconnaissez vos amis à ce qu'ils ne vous empêchent pas d'être seul, à ce qu'ils éclairent votre solitude sans l'interrompre. Oui, c'est à ça que vous reconnaissez l'amitié d'un homme, d'une femme ou d'un arbre comme celui-ci, gigantesque et discret. Aussi discret que gigantesque"

 

A la manière de Bobin, en utilisant le « vous » qui invite le lecteur à s’identifier, racontez la relation particulière que chacun peut avoir avec un arbre : les circonstances de la relation, les réflexions qu’elle suscite. Ce peut être un souvenir, mais aussi une invention. Imaginez quelles interactions sont possibles entre deux êtres si différents, l’arbre et l’humain.