Deux textes
pour essayer de raconter la musique.
D’abord,
celle du piano de Chopin par Léopold Godowsky,
Le piano sautille, ralentit, descend dans les graves comme
s’il cherchait son chemin. Un chemin balisé de notes, s’éparpillant comme des
papillons au soleil d’été. Ça virevolte, ça arabesque, ça danse dans la
lumière, puis, au détour de la mélodie, les notes cascadent joyeuses, eau vive
d’un ruisseau de montagne dévalant une prairie. Le piano joue des images. Je
l’écoute, je voyage…
Puis, celle
de Bellini et la voix de Maria Callas dans Casta Diva, ci-dessous :
Les violons préludent comme une mer. Des vagues douces qui
viennent au rivage et repartent vers le large, s’amplifient, se calment et
recommencent la mélodie. La flûte, telle un oiseau, apparaît, se laisse porter
sur le vent, plane au dessus des violons, tendre et légère, s’élève sur un
souffle qui enfle et s’éloigne, se tait.
La voix de Maria Callas émerge, pure, modulant, ondulant
entre douceur et puissance, monte vers la prière. Voix au firmament qui
redescend en cascade sur les chœurs. Ils la reçoivent dans leur écrin, la
portent vers d’autres sommets. Juste une note comme un gémissement puis
l’ascension magnifique et la chute désespérée. Oh ! Cette voix limpide qui
s’élance… Elle prend au cœur, bouleverse, émotion indicible devant la beauté, la
perfection.
Le vocabulaire spécifique aux sons, les
métaphores, comparaisons, assonances, allitérations, ainsi que le rythme des
phrases participent à sa description. Selon le style de musique et les émotions
ressenties, la longueur de la phrase et sa construction participent à l’effet
recherché : phrases fluides, phrases hachées, énumérations
Racontez
ce que vous ressentez en écoutant cette musique (9ème de Beethoven,)
Pensez
à utiliser le son des mots pour renforcer l’effet avec quelques assonances et/ou
allitérations et construisez vos phrases en leur donnant un rythme en rapport
avec la musique que vous avez en tête.
Symphony No. 9 ~ Beethoven - YouTube
Commentaires
Le piano entame le dialogue, il s'avance, léger. Le hautbois lui emboîte le pas, suivi de tout l'orchestre.
BrigitteMais autoritaire et malicieux le piano les éclipse pour danser, tour à tour léger, brillant, bavard, puissant, toujours.
C'est un concerto pour piano, il le sait et en joue refusant de se laisser éclipser. Pourtant généreux, il entraîne une déambulation avec le autres instruments.
Quelle balade riche et complexe ! Merci M. Beethoven.