Concrètement, le roman policier raconte une enquête policière, généralement du point de vue d'un enquêteur

En ce qui concerne le polar, il y a bien un crime et parfois  une enquête au cours de l'histoire, mais elle est au second plan. Le polar (roman noir ?) dépeint et dénonce souvent avant tout un monde social.

Le polar, selon qui l’écrit, peut permettre de dépeindre de façon plus ou moins ludique, un milieu parfois étranger au lecteur. Il peut parfois dénoncer de manière romancée, donc plus attrayante, moins brutale que dans un essai, nombre de travers sociaux. En ce sens, le polar peut être considéré comme un outil susceptible de participer à une relative prise de conscience de nos multiples folies contemporaines.

 1.      Créer un personnage de criminel

 

Avec un narrateur externe

 

Le criminel de votre polar doit intriguer…La première fois qu’il apparaît dans le récit, on doit pouvoir s’interroger sur sa peronnalité.

                                   

« À l’autre extrémité du bar, il y avait foule, mais de son côté à lui, il était seul, en train de boire un gin-tonic. Leur gin-tonic était très bon au Laurel Rock mais il ne s’en

rendait même pas compte. Pour lui, rien n’avait plus de goût. Alors, ainsi que cela peut arriver à chacun de nous un jour ou l’autre, il envisageait de mettre fin à ses jours mais avant, il lui fallait faire ce qu’il avait promis.

Pourquoi pas ce soir ? pensa-t-il. Aussi bien ce soir qu’un autre. Pas loin d’ici l’eau est profonde, et tiède la mer des Caraïbes. Tout ce que ça demanderait, ce serait quelque chose de lourd attaché à la cheville. Mais on dit que c’est une façon maladroite de se tuer, cet ét ouffement, cette

inondation interne, quel affreux gâchis ! Peut-être qu’une lame de rasoir ferait mieux l’affaire… »

David Goodis, Descente aux enfers

 

 

Il se nommait Halpin Frayser. En ce temps-là, il résidait à Saint-Helena, mais nul ne sait où il réside à l'heure actuelle car il est mort. Celui qui dort dans les bois, sans rien au-dessous de lui que les feuilles sèches et le sol humide, sans rien au-dessus de lui que les branches d'où sont tombées les feuilles, et le ciel d'où est tombée la terre, celui-là ne saurait espérer vivre très vieux: or, Frayser avait déjà atteint sa trente-deuxième année. Il y a de par le monde des millions d'êtres, les meilleurs d'entre nous, qui considèrent la trentaine comme un âge très avancé. Ce sont les enfants. Pour ceux qui contemplent le voyage de la vie depuis le port du départ, le navire déjà en mer, à une distance notable, semble déjà tout proche de la rive opposée. Néanmoins, il n'est pas certain que Halpin Frayser ait trouvé la mort uniquement pour avoir couché à la belle étoile.

 

(Histoires impossibles - La mort de Halpin Frayser), Ambrose Pierce

 

Ans les deux cas, le héros intrigue, on ne sait pas exactement ce qu’il a l’intention de faire, l’environnement décrit met mal à l’aise.

 

A vous : présentez nous votre criminel. On ne sait pas précisément ce qu’il s’apprête à faire, vous ne le dévoilez pas. Vous nous le présentez juste en l’installant dans un lieu particulier, dites nous ce qu’il pense.