14ème défi
7 mai 2020
Par carole lacheray - Quatorzième défi - Lien permanent
Changement d'herbage....
14ème et dernier défi d'écriture :
Le 11 mai, nous allons pouvoir enfin sortir de chez nous sans avoir à mettre de croix dans une case. Même s’il faudra rester prudent et respectueux des « gestes barrière », notre vie sociale va pouvoir reprendre un cours un peu plus convivial. Vous avez certainement envie de tourner la page de ce confinement.
Les propositions d'écriture vont donc cesser. Vous pouvez retrouver tous ces textes sur http://osezecrire.blog.free.fr.
Si l’envie vous vient d’écrire une nouvelle, une poésie, une chanson…n’hésitez pas à la publier ici ou sur le blog. Pour ceux qui habitent près de Trouville, les ateliers d'écriture reprendront l'automne prochain à la bibliothèque. Voici donc cette dernière proposition :
Changement d’herbage réjouit les veaux…
En mai fais ce qu’il te plaît…
Après la pluie, vient le beau temps…
Dicton, aphorisme, adage, maxime, ou sentence, le proverbe raconte une histoire.
Pour la dernière proposition de ce thème « confinés mais pas déprimés », je vous invite à écrire une courte nouvelle en commençant votre récit par le proverbe de votre choix, en lien avec la situation de « dé-confinement » que nous allons vivre. Vous pouvez utiliser l’un de ces trois proverbes ou un autre… Au plaisir de vous lire !
Commentaires
Pour vivre heureux, vivons cachés. Cunégonde en est persuadée, d'où le choix de sa maison, isolée. Cependant Cunégonde adore parler, parler trop vite, trop souvent, à trop de monde. Alors elle s 'est vantée d'avoir une très grande maison cachée au fond des dunes, loin des chemins, loin des agglomérations, proche de la mer qu'elle ne voit pas mais dont la présence imbibe la maison.
brigitteElle vit cachée, mais elle bavarde sur les réseaux sociaux, inconsciente des conséquences.
Alors forcément, sa trop grande maison a fait des envieux ayant pour ligne de conduite, aide-toi, le ciel t'aidera.Et ils se sont aidés ! Et ils y sont allés de la profonde amitié, de leur grande capacité d'adaptation, de leur si respectueuse discrétion.
A tel point que Cunégonde en a été toute remuée et très séduite de se découvrir de véritables amis. Sa grande maison spacieuse lui a semblé un luxe auquel elle n'avait pas droit, sans toutefois imaginer s'en séparer ou la partager.
Donc Cunégonde ne donnait pas suite, ne proposait rien que des images, des musiques, des bruits de vagues.. bien insuffisant pour ces amis réseaux sociaux avides de grands espaces où se confiner.
Qui ne tente rien n'a rien, donc voilà que Cungéonde reçoit une information très directe.
« Nous arrivons chez toi dès demain pour accompagner ton confinement. Nous nous inquiétons pour toi. »
Panique à bord côté Cunégonde ! Mon dieu, que savent-ils d'elle exactement. Ils savent qu'elle habite dans les dunes, du côté de Mimizan, que son seul compagnon est un chien célèbre dans les parages qui se nomme Ronchon et qui adore se baigner. Ils ont vu sa photo. Quoi d'autre ? Elle oublie des choses, elle en est sûre. A-t-elle mentionné Contis ? Son profil est assorti d'une photo de sa dune et de son ombre à elle. Elle est en colère. Elle panique !
Puis, elle décide de réagir, non mais ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire la grimace !
Elle prend son vélo et va faire le plein de provision (elle a de quoi tenir plusieurs mois).
Ensuite, elle coupe internet, elle envoie un sms à sa famille pour les informer qu'elle va faire la morte pendant quelque temps. Puis éteint son téléphone et le cache au fond d'un titoir.
Elle sait qu'elle a de quoi lire, de quoi écrire, elle sait que sa flûte est toujours prête à lui chanter un petit air joyeux. Elle va continuer les bains de mer quotidiens. D'ici peu elle aura des asperges et même des fraises et des tomates. Elles a aussi des graines de radis et sans doute d'autres.
Les promenades ne peuvent être interdites puisque personne ne passe jamais par là.
Tout va bien. Elle va vivre cachée, heureuse avec elle même.
Cunégonde s'est donc habituée à vivre en recluse, à parler à Ronchon, et aussi à elle même. Elle s'est habituée à ne plus écouter la radio, à ne plus téléphoner. Bref, Cunégonde est sortie des circuits.
Et les jours passent, le temps file, une journée ressemble à la précédente et à la suivante, et pourtant rien n'est jamais pareil, la lumière change, les reflets sur la mer changent, les fleurs changent. La longueur des jours changent. Les radis poussent. Ses cheveux poussent.
Cunégonde devient contemplative, une certaine sérénité l'habite. Elle est comme anesthésiée par une routine qui peu à peu et subrepticement commence à lui peser.
Ses longues conversations avec un commerçant, un promeneur égaré, un enfant récalcitrant lui manquent. Se remémorer ses visites hebdomadaires à la bibliothèque la remplit de nostalgie. Mais Cunégonde a trop peur d'être envahie, d'être squatée. Alors elle tient bon.
Et puis un jour, l'été déjà approche de sa fin, elle entend du bruit, on l'appelle, on frappe à sa porte.
Étonnée, entre crainte et espoir, Cunégonde se dirige vers une fenêtre pour observer, méfiante.
Elle met du temps avant de reconnaître Pélagie, sa sœur.
Alors, toute joyeuse, elle ouvre vite et se jette dans les bras de sa sœur.
Sa sœur la regarde, tendue, inquiète.
– Ouf ! Tu vas bien ! Mais qu'est-ce que tu fabriques ? On est tous morts d'inquiétude ! Tu te rends compte, ça fait plus de 5 mois que tu ne donnes plus aucune nouvelle !
– Mais je ne voulais pas être dérangée pendant le confinement, et ne déranger personne, tu le sais.
– Mais enfin Cunégonde, où vis-tu ? Tu n'es pas au courant que le confinement est fini depuis plus de 3 mois !
Slam d’une confinée bientôt déconfinée
En mai, fais ce qui te plaît.
lucetteOui, oui, je suis d’accord
Puisque moi, j’ai choisi ce mois pour naître.
Le joli mois de mai
Chantent les poèmes, les romans.
Le mois des fleurs,
Le mois du cœur et du bonheur.
L’hiver, furieux de s’en aller
À jeté ses trois derniers jurons
Dans les gelées des saints de glace.
Il est temps de semer, de planter,
Le printemps s’est vraiment installé.
Mai, joli mois de mai,
Oui mais pourtant cette année,
Il rime avec Mais...mais...mais...
Plus de balades sur la plage,
Plus de câlins, plus de bisous.
Oubliés les cinés, les cafés,
Les restos et les dîners,
On va se contenter de la télé.
Plus de voyages,
Plus de bagages.
Le soleil des tropiques oubliés,
Le sable blanc, les palmiers oubliés.
Il nous reste les documentaires.
Les écrans si décriés,
Nous rendent les visages et les voix aimés.
8 mai 1945, la guerre est finie.
8 mai 2020, celle contre le virus
Ne fait que commencer.
Avec nos bombes, nos chars,
Nos avions et nos missiles
On peut anéantir un pays,
Mais, le Covid, minuscule, lui,
Peut anéantir toute la planète
Sans aucune arme connue pour le détruire.
Tous unis, chercheurs du monde entier,
Vous allez nous donner l’espoir
D’un vaccin pour demain.
Tous unis, peuples du monde,
Il faudra reconstruire un autre monde
En y plaçant l’Homme en son centre.
En mai, fais ce qui te plaît.
Texte d'Isabelle L : Apres la pluie vient le.beau temps...
Le temps nous avons pu le.parcourir,le contourner, l apprivoiser, le laisser juste passer selon.les jours...
Les jours de pluie sont certains, mais le soleil est un espoir..
Un petit parapluie, c est un mouchoir sur une larme
La.liberte , conditionnee, est un temps en suspens ...
Deux mois ont passe ! pour beaucoup, privés des autres, de l'aimée
Deux mois qui ont rimé méchamment, ou prudemment,
ils se sont croises de loin, ou virtuellement,
Parfois souffrant d' inquiétude, d' impuissance, de tristesse,
Apres la pluie vient le beau temps,
On a traversé l' heure d'été
Les jours rallongés etirés..
Le sommeil difficile à trouver
Et nous prisonniers
Confines, le soleil.criant au dehors
«Au chaud» chez soi,
danser sous la pluie ?
On a esperé que cette saleté allait s'en.aller...
Apres la pluie vient le beau temps,
Il est là, ce « tant attendu» ,ce jour de mai..
Deux mois de vie a cause de cette pandémie, comme un monstre
L hydre de lerne
Nous ne serons plus à demeure,
Le rire des ecoliers comme un chant d été..
Deconfinés mais pas encore libérés
Esperer...
A chaque jour suffit sa peine, !
Hauts les coeurs !
Demasquer les nuages !
Apres la pluie vient le beau temps.
isabelle leconteQuatorzième défi : une hirondelle ne fait pas le printemps
Comme Lucette, j’avais bien pensé au proverbe : « Avril, ne découvre pas d’un fil, mai fait ce qu’il te plaît ». Mais il m’est revenu à l’esprit une parodie vue sur les réseaux sociaux : « En avril si tu fais l’imbécile, en mai tu auras froid », illustrée par l’image d’un cadavre à la morgue ! Alors mon choix s’est porté sur un autre proverbe : « Une hirondelle ne fait pas le printemps », à mon avis, plus approprié.
Dans un texte précédent, à la question qu’est-ce que le confinement a changé à votre vie, j’avais répondu peu de chose. Je vis seule. A part quelques activités collectives, rencontres amicales et familiales, j’imaginais que la vie ne serait pas très différente pour moi.
Paradoxalement, pendant ce confinement, les contacts téléphoniques et électroniques se sont multipliés : «Loin des yeux, près du cœur ». Ma vie est devenue plus riche affectivement. Des relations renaissantes m’ont réchauffé le cœur et la plupart d’entre elles vont continuer d’émailler et égayer ma vie nouvelle.
Finalement, ma vie d’après ne sera sûrement pas très différente de celle que j’ai menée lors du confinement. A cette différence près que je n’aurais pas à remplir de mot d’excuse à chaque sortie.
Mais quant à reprendre la vie d’avant, nous savons tous que cela ne sera pas pour demain.
Mes enfants et petits-enfants habitent Perpète-Les-Oies, je sais que je ne suis pas près de les revoir !
Il faut réinventer une vie sans contacts. C’est le moment d’adopter un robot plutôt qu’un mec !
Les rencontres amoureuses risquent d’être très rock and roll. Il y a plus romantique que de se dévisager derrière un masque, de se donner la main par caoutchouc interposé. Le téléphone rose avait une longueur d’avance. Ces dernières semaines, les sites de rencontre n’ont jamais enregistré autant d’inscriptions.
Bien sûr, les optimistes diront que cela ne durera pas, on finira par trouver un vaccin et/ou des traitements. Mais d’autres virus vont faire leur apparition, remettant en cause l’équilibre difficilement retrouvé. Le positif de cette tragique histoire : c’est que nous sommes obligés de vivre davantage dans le présent, de profiter de chaque instant ; le « ici et maintenant » est plus que jamais d’actualité. Devant cette menace prégnante de mort, la vie est ramenée à son juste prix.
Le déconfinement est un signe encourageant mais il ne fait pas le printemps !
heyliettA vaincre sans peril on triomphe sans gloire.
Je me suis mise dans un tiroir.
Je l'ai laissé un peu entrouvert, pour pouvoir respirer, et au cas ou quelqu un viendrait me chercher.
Deja petite j adorais me cacher juste , pour le plaisir que l on me trouve.
C est pas tres commode, mais je m en accommode.
Quitte à être confinée, autant choisir un coin d 'ou éventuellement, je pourrai sortir, quand ca me prendra, et me liberer dans cet appartement.
Je joue a cache cache avec la situation...
Faudrait pas exagérer. L ' interêt d avoir un chez soi, c est aussi de pouvoir en sortir.
J attends, le moment propice, la faim, ou un sursaut d ennuie...
Je me sens très forte, et armee de patiençe.
J entends les cris des goélands Qui ont niches sur le toit...
Ils ne m auront pas, ce n est pas par ce que c est le printemps, que je vais baisser la garde, même ce matin, le rayon de soleil, n as pas eu raison de ma détermination.
Je ne me ferai pas avoir comme ca trop facile, et puis de toute façon, mon armoire est pleine a craquer et j ai eu la flemme de tout vider!
C était la seule possibilite pour pouvoir maintenir la garde et l esprit clair!
Et puis bonne nouvelle !
Pour m aéréer ,me changer les idees ,passer le temps, j ai tout prevu !
Ce matin, j ai pris contact avec un garde meubles..
Ils m ont assures de la securite de leur box ! Pour la modique somme de 50 € par mois .
Me voilà sauvée !
Deconfinement votre
isabelle leconte