Ecriture au jardin
20 juin 2023
Par carole lacheray - Ecriture au jardin - Lien permanent
"Osez écrire" au jardin de Cambremer
Le 15 juin, nous étions 17 pour parcourir ensemble le magnifique jardin de Cambremer.
Neuf propositions d'écriture inspirées par les différents jardins thématiques de ce parc.
Encore une excellente journée, au cours de laquelle nos mots partagés, inspirés par ce bucolique spectacle, nous auront enchanté;
Commentaires
L’Amour courtois
Une Ortie, toute jolie, tomba amoureuse d’un Buis occupé à servir de Haie.
Taillé de près par le Jardinier, il se moquait de cette plante piquante qui lui chatouillait les pieds. Cachée sous la ramure, elle ne voulait pas grandir, un taille-haie est si vite arrivé !
- Dis-moi Grand Buis, m’aimes-tu assez pour me protéger ?
- Petite ortie, viens dans mes bras, piquotte-moi les gros noeuds tout tordus de mon squelette. Attention, le voilà, je l’entends...le Ciseau électrique qui vient te couper tes piques...
Le Jardinier amoureux a choisi sa haie de buis, l’ortie a péri.
ChristianeChrisiane
Dans mon jardin extraordinaire il y a, entourés de fleurs et d'arbres et d'herbes.....coulant un torrent suivi d'une rivière où vivent poissons libellules grenouilles....où une multitude d'enfants jouent en riant, les adultes se reposant autour d'une table odorante de victuailles et de vins....mon jardin immense avec à perte de vue l'arche de Noë, au loin le soleil se couchant jour après jour....au milieu s'est installé un orchestre couvrant le chants des oiseaux, jouant des airs entraînants et joyeux, qui incitent à la danse souvent une pluie tombe doucement pour faire vivre la terre, les hommes, les animaux....pour pouvoir y respirer un air pur et frais. Je ferme les yeux et je le voie, existe- t- il vraiment ? Je veux le croire, puisque le jour se lève à chaque fois...Demain? Peut être ?
JosefaJosefa
Ecriture au jardin – Cambremer – 15 juin 2023
Acrostiche
J'aime regarder les
Amoures lunaires
Réjouissant mon âme égarée
Depuis que tu est ici
Infiniment épanouie
Nous cultivons notre jardin de cœur.
Mon jardin d'hiver (on doit pouvoir la chanter)
Je voudrais des couleurs claires
Des odeurs et des lumières
Du jasmin et des piverts
Dans mon jardin d'hiver
Je voudrais un peu plus d'air
De la jeunesse et des parterres
Des souvenirs de la mer
Dans mon jardin d'hiver
Ton long sourire
Sur ma peau qui transpire
Les fleurs bonheur
Dans tes mains, mon ardeur.
Tes yeux qui m'activent
Pour la nuit qui arrive
Restons seuls sur la rive
Je voudrais un sourire vert
Un bouquet de l'univers
Les habits mis à l'envers
Dans mon jardin d'hiver
Je voudrais l'éclat solaire
Les pieds bien posé sur terre
En écoutant le concert
Dans mon jardin d'hiver
Ton long sourire
Sur ma peau qui transpire
Les fleurs bonheur
Dans tes mains, mon ardeur.
Tes yeux qui m'activent
Pour la nuit qui arrive
Restons seuls sur la rive
Autour d'une odeur
Ce matin, les yeux fermés, elle s'engagea dans l'allée. A l'inspiration qu'elle sentit, soudain, elle fut bouleversée.
Elle fut envahie par une émotion qui montait, profonde et joyeuse. Comment était-ce possible ?
Elle entendait les rires légers, elle jonglait avec les odeurs alléchantes qui titillaient son envie de transgresser. Elle caracolait au rythme des couleurs bigarrées.
Tout ce mélange, c'était l'été, les vacances, l'insouciance, c'était la maison de la côte.
L'arôme des frites et des glaces à la saveur interdite lui imprimait un sourire éperdu.
Le regard faussement mécontent des parents attendris. La complicité gourmande de la grenadine défendue, et ce murmure vivifiant de la mer toute proche,
Tout lui revenait, elle était transportée dans son enfance heureuse.
Comment était-ce possible ? Elle se laissait porter par cette alchimie empreinte de nostalgie.
Gaspard lui chuchota de regarder. Au bord des larmes, elle ouvrit les yeux : Gaspard était là, lui ouvrant les bras face à la maison de la côte.
Où s'enfuit l'eau ?
Où s'enfuit l'eau qui coule ?
Où s'endort l'eau qui mord ?
Où s'enlace l'eau qui brasse ?
Où s'envase l'eau qui fonce ?
Où s'enroule, l'eau qui roucoule ?
Dans les mains du jardin
Dans les yeux des forêts
Dans les branches des enfants
Dans la vie qui s'enfuit.
Écriture laconique autour de la mare
Surprise du plongeon
Léger plouf
Le mâle, petit, la femelle épanouie
Les croassements, puissants.
Et l'autre, et l'autre et l'autre, les autres.
Plouf, gros plouf
Adieu futurs têtards.
Histoire d'amour improbable entre deux végétaux
Un lys mondain et vaniteux s'épanouissait heureux au milieu de la pelouse,
Quand soudain une main humaine creusa un trou à son pied. Notre lys n'en croit pas ses étamines, et conclue qu'un admirateur veut être au plus près de son pied.
Dans le trou la main humaine déposa un pied de cassis.
Le cassis, déjà épris salua son nouveau voisin. Plein de prévenance il lui annonça qu'il le parfumerai de ses feuilles odorantes, qu'il l'aiderai à chasser les bactéries intrusives, qu'il soulagerai ses problèmes de circulation de sève, et qu'il lui apporterai viguueur et joie de vivre.
Le lys le toisa et ne daigna pas même sourire. Pour toute réponse il lui envoya un jet puissant de fragrance suave.
Ivre de bonheur, le cassis enlaça le lys de ses branches souples.
Refusant l'étreinte, sûr de sa supériorité royale, le lys disparut à tout jamais,
C'est un jardin extraordinaire
Je me souviens de mon jardin extraordinaire, on y voit des vers de Prévert sauter de branche en branche.
Je me souviens de mon jardin extraordinaire, on y entend le murmure bruissant des chants les plus beaux.
Je me souviens de mon jardin extraordinaire, les couleurs se mélangent, les odeurs s'entremêlent
Je me souviens de mon jardin extraordinaire, les oiseaux apprennent à chanter aux vaches enrouées
les poissons enseignent à nager au vers de terre abandonnés
Je me souviens de mon jardin extraordinaire la tendresse y gomme la laideur
Le chèvrefeuille guide les sauts de biche des libellules
Je me souviens de mon jardin extraordinaire qui sait accueillir tous et chacun
Je me souviens de mon jardin extraordinaire qui s'épanouit dans les cœurs de tous les rêveurs éblouis.
Brigitte
BrigitteJ-our et nuit se mêlent aux jasmins
A- lire entre les lignes que découpe un chemin d’ancolies
R-efuge perdu dans la forêt
D-e nymphéas qui dorment autour de la belle
I-ndifférente, allongée,
N-égligeamment au bord de l’acrostiche.
hasta la proxima,
SylvieSylvie