La joie survient quand on le veut bien, c’est le message de Charles Pépin dans son roman « la joie » dans lequel l’optimisme de son personnage lui permet de cultiver sa joie

 

Je n’ai pas beaucoup dormi mais il y a ce bonheur dans mes muscles, cette chaleur dans mon sang qui me tiennent compagnie. Il y a cette lumière dans la ville, ce soleil de septembre qui réchauffe les cœurs et les capots des voitures. Je me souviens. Je ne conduis que d’une main, l’autre bras pend à la fenêtre, j’aime tant sentir sous ma paume la portière brûlante, la caresse de la tôle au creux de mon avant-bras. D’ailleurs, je ne conduis pas vraiment, je suis conduit, je me laisse conduire : ce sont les rues qui décident pour moi, les rues, les feux et le soleil, ma voiture connaît par cœur le chemin de l’hôpital, je l’ai fait si souvent.

 

Aujourd’hui, maman a une bonne voix. Je l’ai entendu au premier de ses mots dans le téléphone, je lui dis que je serai là bientôt, que je roule déjà vers elle. Elle n’a qu’à fermer les yeux et s’endormir, je serai là à son réveil. J’accélère encore et il me semble que tous les feux de Paris sont synchronisés, qu’ils se sont donné le mot pour passer au vert.

 

Louise m’appelle, la voix ensommeillée. Elle veut savoir si je vais bien. Comment je fais pour tenir sans sommeil. Si j’ai une oreillette. Si ma réunion s’est déroulée comme je le souhaitais. Elle me dit qu’elle est encore au lit. Qu’il y a mon odeur dans les draps, notre odeur.

C’est le genre de choses que j’apprécie, tous ces petits miracles de la vie, des petits moments de joie, des feux qui passent au vert, un ami qui appelle alors qu’on pense à lui, deux corps qui dorment ensemble, parfaitement emboîtés, sans même le faire exprès…

Pensez à deux brefs instants vécus ou inventés aujourd’hui et représentez les en beauté, par exemple le sourire de la boulangère, le chant d’un oiseau. Emerveillez-vous et racontez comment vos sens ont capté ces moments pour susciter votre joie.