Septième défi
5 avr. 2020
Par carole lacheray - Lien permanent
Fabuleuse découverte...
7ème défi
Je ne compte plus les jours de confinement… Ou alors en J moins la délivrance…Lorsque nous apprendrons qu’un traitement, mieux, même, un vaccin a été découvert pour éradiquer ce fichu virus. Beaucoup plus légèrement, c’est cette notion de découverte qui, je l’espère, va inspirer votre nouveau texte.
Cette fois ci, je vous propose donc d’imaginer et de présenter la découverte faite par le personnage de votre texte (futile, drôle, utopique, incroyable…) dont il prétend qu’elle améliorera considérablement notre quotidien. Quelques exemples avec ce petit bijou : le catalogue des objets introuvables, de Jacques Carelman, publié en 1969.
Votre texte présentera l’invention et développera les arguments qui devraient nous inciter à l’adopter.
Commentaires
Le téléphone. Vu l'heure c'est certainement mon frère, il est dans le Gers avec toute sa famille et je le sais inquiet pour moi, seul dans ma petite maison. Alors il téléphone à son frangin.
Coucou, t'as entendu le Professeur Martin ?
Non, je n'écoute plus les nouvelles, je lis et fais du yoga, c'est moins déprimant !
Bon, ça vaut le coup, tu vas adorer... je ne te dis rien, mais je t'envoie le lien.
Intrigué, j'attends.... Puis j'entends la voix de la journaliste.
Une idée originale du Professeur Martin, chercheur à l'Institut Pasteur. Il suggère de donner à nos masques plusieurs fonctions, je vous laisse écouter le professeur, lors de la conférence qu'il a tenu ce matin.
« Quel drôle de monde ! Il semble incroyable qu'en si peu de temps, nous nous soyons adaptés à une vie de confinés, pliés aux exigences de distanciation sociale, presque sans rouspéter, nous français, très certainement parmi les peuples les plus rouspéteurs et le plus pessimistes de la terre.
Et il semblerait que nous devions nous habituer à faire face à ces ennemis jurés que sont certains virus, qui se moquent éperdument de la lutte des classes. Quoique les plus pauvres qui n'ont pas de chez eux doivent avoir bien du mal à vivre confinés ! Et si on a la malchance d'être dans un pays sans système médical solide, mieux vaut avoir de bonnes défenses immunitaires.
Mais les nids à virus existent, certains l'avaient dit, dans l'indifférence générale, d'autres rabâchaient qu'il faut laisser la place aux animaux sauvages, en vain. Résultat, cette pandémie qui n'est sans doute que la première.
Alors il va nous falloir nous accoutumer à porter des masques.... pas très seyant, pas très glamour. Il nous restera les yeux pour exprimer tendresse, colère, gaîté ou agacement. C'est peu, mais il faudra s'y faire et penser aux femmes obligées de masquer leur visage.
Mais, c'est aussi peut-être une chance qui s'ouvre à nous.
Je m'explique, les textiles sont devenus intelligents, de manière passive ou active. C'est à dire qu'ils peuvent réagir à un stimulus, s'adapter à une situation. L'adaptation, c'est cela l'intelligence. Donc les textiles peuvent être intelligents et les masques sont en tissus. L'idée est donc de mettre en corrélation ces deux éléments : tissus et nécessité médicale.
En effet, on peut très bien envisager un masque qui diffuserait un médicament, ou qui accueillerait des virus bénéfiques, dévoreurs des virus porteurs de maladie, ou encore qui émettrait des ondes euphorisantes. Le champ des possibles est immense.
Bien sûr des garde-fous seront nécessaires, pour éviter l'utilisation abusive d'un tel système. Pour autant il serait bien triste de se priver de cette invention que les progrès technologiques rendent possible.
Il est donc nécessaire dès maintenant de travailler en étroite collaboration avec les fabricants de textiles, et ici en Europe pour éviter toute dépendance.
C'est pourquoi, je lance un appel aux gouvernants européens pour que des recherches pointues soient entreprises dès à présent.
J'espère être entendu et soutenu. »
Voilà, les propos du Professeur Martin, qui, comme vous devez vous en douter, suscitent beaucoup de commentaires enthousiastes, prudents ou carrément injurieux.
Bien évidemment nous vous tiendrons au courant des suites de cette idée jugée farfelue ou géniale.
Hé, Hé ! Voilà qui me rend gai, l'imagination (scientifique) au pouvoir ? J'imagine les instituts de beauté vantant le masque en tissus antirides, les dentistes perdant leur patients aux dents de devant défectueuses, les assurances n'assurant plus le sourire des stars, les marchands de pilules devant revoir leur mode de production .....
BrigitteLes idées les plus imaginatives et les plus farfelues rendent mon sourire non masqué encore plus craquant, mais seul mon chat peut en profiter.
Brigitte
Le trou de ver
Du mythe à la réalité
Futura science, mercredi 18 mars 2020 (extraits)
La nouvelle a fait le tour du monde en moins de 24 heures, plus rapide que la rotation du globe sur lui-même. Le trou de ver, ce mythe de la relativité créé par Albert Einstein, ce Graal des astrophysiciens, n’est pas qu’une équation abstraite. Jusqu’à présent, le trou de ver n’évoluait que dans les algorithmes mathématiques. Son existence, souhaitée, n’avait jamais été confirmée. C’est, du moins, ce qu’on voulait bien nous faire croire. La NASA a dévoilé à la mi mars, soit au début de la période de confinement, que depuis dis-huit mois ses équipes de recherche avaient validé la réalité de ce phénomène insolite. Mieux, le brevet de modélisation est passé dans le domaine public. Des équipes de recherche aux USA, bien sûr, mais aussi en Europe, en Inde et en Chine, se sont mises derechef à travailler sur le plus époustouflant phénomène qui soit : un raccourci à travers l’espace-temps.
Observables et durables
Science et vie, lundi 23 mars 2020 (extraits)
La durée de vie des trous de ver générés en laboratoire ne dépassait pas la semaine dernière l’ordre de la nanoseconde. Cette espérance de vie infinitésimale, couplée à une instabilité majeure, semblait reléguer définitivement ce concept majeur au rang de la science-fiction. C’était sans compter sur le génie de Bishun Chandra Bhatnagar, physicien nucléaire de l’université de New-Delhi. Avec le peu de moyens octroyés par le ministère de la Recherche en Inde, ce scientifique est parvenu à générer des trous de ver de 15 cm de long et 2,5 cm de haut, sous une forme tubulaire, d’une longévité, a priori, d’au moins huit jours. Le recul temporel sur ces études ne permettant pas d’en savoir plus, cette longévité sera confirmée dans les semaines à venir.
L’initiative généreuse d’un milliardaire
Ouest-France, mardi 31 mars 2020 (extraits)
Elon Musk l’affirme, le trou de ver sera bientôt commercialisé pour un prix minime. Et accessible à tous. Le milliardaire souhaite participer à « l’effort de guerre (virale) », en cette sombre période de confinement. Une cinquantaine de ses entreprises, délocalisées un peu partout dans le monde, voient leurs chaînes de montage modifiées afin d’y fabriquer des trous de ver en série. Les matériaux de base sont étonnamment simples, pour un phénomène aussi complexe. La cadence de fabrication estimée est de l’ordre de trois cent millions de tubes par semaine, qui seront vendus à prix coûtant, soit 1 dollar pièce. Elon Musk rajoute que des containers de tubes de ver seront livrés gratuitement dans tous les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine considérés comme en sous-développement, soit près de la moitié de la production mondiale.
Lâchers de tube
Le Monde, lundi 6 avril 2020 (extraits)
Quatre milliards de gens confinés dans le monde se bousculent pour obtenir leur trou de ver. L’agitation est supérieure à celle provoquée par la disponibilité des tests aux anticorps anti-coronavirus. L’armée et la police aident et supervisent la distribution dans les grandes villes d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Un service spécial contrôle le marché noir, un autre la diffusion de copies invalides. Des avions livrent, comme promis par le milliardaire, des caisses entières au Nigeria, au Botswana, au Togo, au Laos, au Cambodge, au Pérou. D’autres milliardaires, souhaitant eux aussi se voir consacrés sur l’autel médiatique de la célébrité généreuse, se sont associés à l’initiative. Des lâchers de caisses de tubes sont organisés. Des containers sont parachutés au-dessus du Sahara, dans le désert de Gobi, en plein cœur des Andes, dans toutes les régions inaccessibles du globe.
Mon tube et toi
Marie-Claire, jeudi 16 avril 2020 (extraits)
Corinne* est séparée de Raphaël* depuis quatre longues semaines, confinement oblige. Son amoureux a dû rester à Strasbourg, où il continue de travailler comme technicien de surface à Auchan. Corinne, assistante maternelle au chômage technique, a préféré partir dans son village natal du Loir-et-Cher, pour retrouver ses parents et la sécurité de la campagne. Après quelques semaines de culpabilité pour Corinne, et de franche déprime pour Raphaël, le jeune couple a enfin pu retrouver le contact grâce au tube de ver. Chaque matin et chaque soir, les jeunes gens s’installent d’un côté de leur tube, plaqué contre leur œil, à la manière d’une longue vue, se regardent dans les yeux et se parlent en direct, à peine séparés de quinze centimètres. Ils ont pu grâce à la fabuleuse invention retrouver une certaine proximité et témoignent, comme des milliers d’autres personnes dans le monde isolées par le confinement, que leur couple « va réellement mieux ».
* Les prénoms ont été modifiés.
Porno-tube
Sciences humaines, numéro spécial « La nouvelle pornographie », vendredi 17 avril 2020 (extraits)
Macha racole depuis son petit studio parisien, tube à l’appui. Son client la mate, à six mille kilomètres de là, dans sa chambre d’hôtel à Hong-Kong. « C’est trop kiffant ce tube, viens me voir mon chéri, allez viens zieuter par-dessous ma jupette ». Natacha, en uniforme d’hôtesse de l’air, se penche vers le faux voyageur de business class, affalé sur son canapé. « Souhaitez-vous monter au septième ciel en ma compagnie, monsieur ? Avec une coupe de champagne ? ». Adriana, dans son ranch du Texas, arrondit ses fins de mois par des voyages tubulaires, garantis « hallucinatoires », au fin fond de son intimité. « Je vais te faire voir les étoiles, mon poussin ». « L’industrie de la pornographie, à petite ou grande échelle, souligne le professeur André Marchand, docteur en psychologie et directeur de l’institut de recherche Saint-Anne, s’est approprié en un temps record la découverte du siècle ». Du fond de leur chambre, les ados ne pensent même plus au confinement. Seul regret, partagé par l’immense majorité des internautes : les dimensions du tube de ver, 15 X 2,5 cm, qui ne permettent pas l’introduction d’un pénis. Tout au plus, les amoureux les plus romantiques pourront-ils se toucher le bout d’un doigt ou se caresser la pointe de la langue.
Isabelle lebIsabelle Leb
C'est l'histoire d'un homme, la quarantaine, heureux dans sa vie de famille avec femme et enfants, une situation confortable, un homme comblé quoi ! Mais il cherchait, il cherchait depuis des années quelque chose qui lui manquait, sans vraiment savoir ce que c'était. Il en a fait des calculs, des équations, il s'est posé des centaines de questions pour résoudre cette inconnue mais toujours sans résultat. Il a passé des nuits blanches, il a voyagé à travers le monde, échangé avec des peuples et des civilisations différentes mais rien. Le néant. Cela le rendait presque fou de ne pas trouver et devenait une obsession. Et puis une épreuve douloureuse a surgit dans sa vie. C'est à ce moment là qu'il a trouvé une réponse à ce qu'il cherchait depuis si longtemps. Il était passé devant si souvent, sans un regard, sans y prêter attention. Il la découvrait ! Il avait enfin compris comment s'en servir. Mais c'est quoi cette trouvaille ? Ce n'est pas une trouvaille matérielle mais elle améliore le quotidien. C'est la boîte à bonheur ! Et pour l'utiliser il suffit de peu de chose juste : Le bon sens.
chantalChantal
Evaluation de la langue de bois
Travaillant dans un laboratoire de recherche sur l’intelligence artificielle et le langage, j’ai pu mettre à profit mes connaissances sur ce sujet pour créer une application qui permette une perception plus critique des messages oraux que nous recevons chaque jour.
En mars 2020, le covid19 nous a contraints à rester confinés. Inquiet pour ma famille, j’étais particulièrement attentif aux informations transmises par les différents médias dont nous disposions : télé, radio, journaux numériques, réseaux sociaux. Ce qui m’interpela particulièrement fut la façon de communiquer sur la carence de masques de protection qui aurait peut-être permis de freiner la contagion virale et qui révéla l’imprévoyance de nos responsables politiques. D’abord, nous eûmes des rendez-vous réguliers avec les responsables de notre gouvernement, qui s’effacèrent prudemment petit à petit pour laisser la parole aux « experts » divers et variés, invités à donner leur avis, divers et variés également. Les journalistes prirent régulièrement le relais provoquant panique ou réconfort selon l’interprétation qu’ils avaient des chiffres annoncés ou des possibles solutions à l’hécatombe en cours. Il fallait bien dire quelquechose. Il était inutile de rechercher la vérité du côté des réseaux sociaux où n’importe qui pouvait prétendre n’importe quoi.
C’est durant cette période que j’eus l’idée d’une invention qui nous permettrait d’éveiller notre sens critique face aux messages que nous recevions, quelqu’en soit la source : un détecteur de niveau de « langue de bois ». Ce terme est né dans les années 80 et signifie « message intentionnellement détourné qui ne répond pas au problème »
Sa réalisation m’occupa les six mois que durèrent notre isolement. Il s’agit d’un procédé fort simple : une application qui permet, de définir le degré d’embarras, voire de mépris, exprimé par le locuteur. En d’autres termes, dans quelle mesure se moque-t-on de vous ? Les différents et fort nombreux algorithmes, relevant de marqueurs linguistiques spécifiques des propos vides de sens, intégrés à cette application relèvent le degré de cynisme et de vacuité des messages émis, quel qu’en soit l’émetteur.
Le fonctionnement est simple : vous placez le micro de votre smartphone en direction de l’émetteur du discours :
- si l’écran affiche « langue de pin », l’application considère que les mots émis relèvent d’une évidente banalité, les phrases ont une tournure impersonnelle. Elles n’apportent aucune information et ne peuvent donc pas être controversées . Le locuteur se contente de parler pour ne rien dire. Exemple « toutes les précautions sont utiles pour se protéger du virus. »
- S’il affiche « langue de merisier», les phrases émises sont alambiquées, mielleuses, souvent composées de mots compliqués dont l’émetteur se sert pour s’auto-flatter et de termes répétés tels que « moi je...personnellement…mon expérience me fait dire que…On peut douter de la véracité des propos tenus , l’utilisation fréquente dans ce cas du subjonctif exprimant des faits incertains sur une action non encore accomplie, qui, en outre, déchargent généralement l’émetteur de toute responsabilité. Le problème évoqué est souvent détourné dès les premiers mots.Exemple :
« Il semble évident que tous les personnels de santé devraient bénéficier de masques réellement efficaces, capables de filtrer au moins 70 % des particules de 3 microns et répondant aux normes européennes E313243. J’en ai personnellement fait part au ministre de la santé qui m’a téléphoné hier et une décision devrait être prise dans les plus brefs délais ».
- S’il affiche « langue de chêne », vous avez affaire à des propos cyniques et pervers, émis de façon érudite et polie afin d’affirmer que nul ne peut les remettre en question. Les phrases commencent bien souvent par des tournures metadiscursives : « j’aimerais vous dire que…, je vous ai entendus et…Si vous le permettez…je me rends bien compte que…. ». L’émetteur, malgré un ton rassurant, se déresponsabilise car ne tient pas à être critiqué par ce qu’il adviendra réellement. On ne peut pas franchement parler de mensonge mais plutôt de procédé de dérobade et de contournement. Exemple :
« Je sais votre inquiétude et je veux vous rassurer, comme Débinus le fit avec Duconus dans le mythe de la timbale- référence d’autant plus admirable qu’elle est inconnue- surtout des plus humbles, donc incultes, pense le locuteur, puisqu’elle n’existe pas- Le comité scientifique réuni ce matin affirme qu’il est inutile que tous nos con-citoyens portent des masques de protection. Toutefois, je conçois votre inquiétude et vous assure que nous allons tout mettre en œuvre pour que vous puissiez vous-même fabriquer vos masques en tissu»
- Enfin s’il affiche « langue d’ébène », vous pouvez être sûr(e) que vous entendez le pire des locuteurs qui soit. Ses propos sont impersonnels, dénués de toute empathie, sans scrupule aucun. La syntaxe est réduite à sa plus simple expression : sujet, verbe, complément. Pas d’adjectif ou d’extension qui pourraient amener la controverse. Les formes négatives sont récurrentes, impliquant, pour le récepteur une éventuelle culpabilisation en cas de mise en doute . Exemple :
« Les masques de protection disponibles seront réservés au personnel soignant. Vous ne devez pas chercher à vous en procurer au risque d’en priver les principaux acteurs. Toute entrave à cette règle sera passible d’amende. Il ne faut pas oublier qu’aucune recherche n’a prouvé l’efficacité du port de masque.
Mars 2021, j’essaie depuis quelques mois de faire breveter mon invention afin de la commercialiser mais je me heurte à des refus injustifiés. Je me demande bien pourquoi !
caroleCarole
Pierre, instituteur à la retraite se sent bien incapable d’inventer une arme pour lutter contre cette pandémie qui le tient confiné depuis trop longtemps. Pourtant
il aimerait tant pouvoir tailler en pièces ce sale virus.
Pas matheux, un peu bricoleur, maigres qualités pour imaginer et concevoir une arme efficace.
Après une nuit d’insomnie à chercher des solutions, il arrive à la conclusion suivante:« la seule arme que je sois capable de manipuler, sans me blesser, ce sont les mots et même s’ils paraissent inoffensifs à certains, je sais aussi que, parfois, ils peuvent faire très mal.
Alors, avec divers dictionnaires étalés sur la table de sa cuisine, il entreprend une recherche sur les citations guerrières de la langues française ( nous sommes en guerre non???). Et il y en a. Il les classe par ordre de férocité et par ordre de leurs chances à être efficace. Voici ce qu’il a noté sur son cahier:
1) enfoncer des portes ouvertes: oui, cela peut être efficace d’enfoncer les portes des abris où se cachent les virus... mais, si elles sont ouvertes, les virus ont déjà filé...c’est nul.
À supprimer
2) clouer le bec: ça c’est bien!!! Mais, a-t-elle un bec cette sale bête?
A creuser
3) passer à l’attaque
À visage découvert: non, non, surtout pas ça!!! Il faut mettre un masque pour « passer à l’attaque » car il va falloir « croiser le fer ». Battons-nous, battons-nous, mais sans arme ni fer ça va être compliqué.
À creuser
4) s’enfermer « dans un camp retranché » car sans cela « ça va repartir comme en 40 ». Restez chez vous, la lutte continue, sans arme ou presque mais toujours confinés.
« Finalement je n’ai fait que répéter les consignes entendues à la télé. »
Pierre est découragé, toutes ses recherches n’ont servi à rien. Il referme son cahier et range ses bouquins.
Alors, c’est décidé: il va suivre le conseil de Thierry Lhermitte entendu à la télé ce midi.
LucetteIl va faire un don à la Fédération pour la recherche médicale. Là, il y a des spécialistes, des chercheurs, qui ont besoin d’argent et eux, ils sont capables de trouver de vraies armes pour éradiquer ce virus. Oui, Pierre y croit, ils arriveront à sortir le monde de ce mauvais pas.
Lucette
Trois petit’ goutt’ irisées,
MitsouD’un joli ton rosé,
Dans un verre d’eau pure :
Non pas breuvage obscur,
Mais potion à boire
Matin, midi et soir.
« Bien banal », direz-vous,
Par ces temps où chez nous
Le temps de découvrir
Nouveautés et désirs
Se dessine à toute heure,
Où chercher du bonheur
Gouverne chaque instant.
Mais ce serait pourtant
Bien trop vite ignorer
Ce qui, dans la durée,
Signe le temps qui passe
Et les traces de casse :
La mémoire qui fout l’camp,
Le temps qu’il me faut quand
Un mot, quand un nom, quand
Un titre se dérobe,
Sale petit microbe
Accroché sur ma langue,
Bien caché dans sa gangue.
Et me voici cherchant,
Et des heures durant
Fouillant mes souvenirs
Jusqu’à pouvoir le dire.
Toute la nuit parfois !
Alors :
Je rêve que je bois
Trois petit’ goutt’ irisées,
D’un joli ton rosé,
Dans un verre d’eau pure.
Trois gouttes au goût de mangue,
De pissenlit, d’ylangYlang, potion magique
Pour sauver l’amnésique,
Sauve-garder les mots,
Les noms, les titres, les auteurs ! Plus jamais de flou,
Plus jamais aucun trou
De ver ni de mémoire,
Bleu profond ou tout noir.
Juste trois petites gouttes
Contre l’oubli et les doutes.
Mitsou
Septième défi : Toto la Bricole
heyliettDepuis son plus jeune âge, il touche à tout. Un jour, sa mère, après avoir accompagné sa sœur ainée au collège, l’a retrouvé en imperméable, ses lunettes de plongée sur le nez, la tête plongée dans une bassine, la moquette du salon détrempée. Il a peut-être 4 ans.
Une autre fois, après un déjeuner de fête qui s’est un peu éternisé, il appelle sa mère : « Maman, j’ai fait une énorme bêtise ! ». Celle-ci monte en courant pour découvrir qu’il a allumé un feu dans la corbeille à papiers du bureau de son père. Il a tellement eu peur qu’il est allé se coucher en plein après-midi.
Après qu’il ait enflammé plusieurs fois l’essuie-tout de la cuisine, fait déborder un lavabo, noyé les plantes avec l’eau des poissons rouges, embouti sa bicyclette dans une voiture à l’arrêt pour vérifier sa résistance … ses parents ont envisagé de prêter aux pompiers celui, qu’ils ont affectueusement surnommé le « radar à conneries », afin de tester la dangerosité des habitations.
En grandissant il passe son temps libre à démonter et tenter de remonter tous les objets qui lui tombent sous la main : de l’horloge de la cuisine à sa montre de communion en passant par le robot-marie qui a des ratées.
Toute la famille pensait qu’il deviendrait un ingénieux ingénieur, tout le moins un brillant technicien. Mais ce n’est pas la voie qu’a choisie notre génial Géo Trouvetou.
A 15 ans, il a reçu, pour son anniversaire, le coffret du parfait petit chimiste et tenté maintes expériences mettant en danger son intégrité physique et celle de son entourage. Sa vocation s’est alors précisée.
Comme il a du nez, disons le celui des Bourbons, comme beaucoup d’autres membres de sa famille, il a décidé, après de brillantes études de chimie, de s’orienter vers la parfumerie.
Embauché par un illustre parfumeur de Grasse, il a inventé quelques parfums célèbres encore vendus de nos jours. Le parfum de sa grand-mère, devenu introuvable, il a réinventé ce filtre magique qui avait le pouvoir de le ramener dans la cuisine familiale de son enfance aux odeurs de chocolat, de cannelle et de fleurs surannées : violettes et lavande. C’est alors qu’il en est venu à rêver de créer un parfum merveilleux qui rendrait les gens heureux.
Ce parfum, c’est celui que je porte aujourd’hui, il est censé être celui d’une fleur qui n’en n’a pas. Quelques gouttes sur le poignet et c’est un baume à mon âme. Je respire une bouffée de bonheur.
Inutile de vous dire qu’en ce moment, je le porte tous les jours !
Heyliett