Je suis devenu(e)
15 nov. 2020
Par carole lacheray - je suis devenu(e) - Lien permanent
Afin d’éviter la tristesse et l’angoisse, j’ai décidé, pour me réconforter chaque soir, de laisser mon esprit divaguer pour échapper aux difficultés que je ne peux résoudre et de devenir l’être ou la chose qui aurait une solution à ma place. Oui, j’ai l’imagination fertile !
A l’image de Sumana Roy, dans son livre « Comment je suis devenue un arbre » :
« Je dois le redire : parmi tous mes désirs de devenir un arbre, le plus impérieux était celui d’échapper au bruit. Deux choses le motivaient – l’une, le vacarme des humains, la seconde, le vocabulaire du silence de la vie active des arbres. Cette opposition était terrible – le ton plaintif qui accompagnait la vie laborieuse des hommes contrastait avec l’ardeur au travail quasi dénuée de bruit des arbres. Je voulais passer de l’autre côté. »
Et vous, qu’aimeriez- vous devenir le temps d’un moment d’écriture ? Quel est cet être, cet élément, quelle est cette chose qui pourrait vous décharger de vos peines, petites ou grandes ?
Je vous propose de partager vos divagations dans un texte qui commencerait par : « je suis devenu(e)…. » dans lequel vous justifiez ce choix, et en quoi il est pour vous salutaire.
« Je dois le redire : parmi tous mes désirs de devenir un arbre, le plus impérieux était celui d’échapper au bruit. Deux choses le motivaient – l’une, le vacarme des humains, la seconde, le vocabulaire du silence de la vie active des arbres. Cette opposition était terrible – le ton plaintif qui accompagnait la vie laborieuse des hommes contrastait avec l’ardeur au travail quasi dénuée de bruit des arbres. Je voulais passer de l’autre côté. »
Et vous, qu’aimeriez- vous devenir le temps d’un moment d’écriture ? Quel est cet être, cet élément, quelle est cette chose qui pourrait vous décharger de vos peines, petites ou grandes ?
Je vous propose de partager vos divagations dans un texte qui commencerait par : « je suis devenu(e)…. » dans lequel vous justifiez ce choix, et en quoi il est pour vous salutaire.
Commentaires
Que suis je devenue ? Cette fille que j'ai tant rêvée être adolescente ! Je voulais chanter ou écrire des chansons.
ClaudineDes chansons qui parlent aux gens avec une voix de sirène ensorcelante divine qui vous envoûte .
Cette voix qui vient des ténèbres et qui te laisse pantoise, qui te pénètre jusqu'au fond de toi.
Une voix douce et mélancolique à la fois et je suis la détentrice de cette voix.
On m'aime, on me vénère ou plutôt on adore ma voix !
Mais que suis je devenue ? Rien de tout cela, rien qu'une rêveuse sans fin !
Je ne sais pas chanter, je ne sais pas écrire des chansons !
Ce que je sais c'est écouter ces voix magnifiques qui me portent au-delà des nues et me laisse pantoise…
Je suis devenue un chalet de montagne. Moi qui étais une fille d’Afrique habituée au sable et à la chaleur, j’ai enfin réalisé mon rêve.
LucetteJe vis dans la montagne, sous la neige l’hiver et dans la verdure l’été. Moi qui ai été pensionnaire loin de chez moi toute ma jeunesse, je suis enfin une vraie maison et j’abrite des gens heureux. Heureux en hiver devant un feu de cheminée après une journée de ski. Heureux à la belle saison, sur la terrasse fleurie de géraniums.
Réunir et protéger mes objectifs dans la vie.
Je suis devenue dans mes rêves les plus fous tour à tour une femme avec le physique de Sophia Loren et le cerveau de Simone Weil.....entourée d'une multitude d'enfants qui ne grandiraient jamais pour pouvoir les protéger à l'infini....avec une immense fortune inépuisable pour aider à éradiquer la faim et la pauvreté....dansant dans les bras d'un Fred Astaire...chantant en duo avec un Pavarotti...jouer de tous les instruments du piano à la trompette en passant par la harpe et le violon....avec l'energie d'une Tina Turner et l'elegance de Grace Kelly.....peignant à la manière de Cezanne ou Renoir...et surtout scientifique pour trouver la zone de cerveau où se loge le mal et la haine....qui apprends lis écris voyage...photographie le soleil se couchant sur la mer....qui vis dans un tourbillon de vies remplies de tendresse et de gaitè serrant la main de l'homme qui a partagé ma vraie vie pendant 52 ans celles de mes enfants chéris, les êtres que j'ai connue et les autres que je côtoie encore.....et dans une autre vie me réincarner en chat ronronnant sur les genoux d'un maître aimant.....Quel programme!.....ma tête va exploser!
josefaJe divague, fatiguée par toutes les informations anxiogènes qui sapent mon optimisme et me plombent. Or je refuse le pessimisme et surtout j'ai envie de légèreté. Je coupe la voix aux porteurs de mauvaises nouvelles et je m'évade.
BrigitteJe suis portée par une main experte et amicale, je réagis à sa fermeté et à sa douceur. Elle me sourit, me tient avec tendresse, me fait danser avec élégance. Et en même temps monte une musique puissante qui me donne des frissons. Les violons me caressent, les saxophones me font de l’œil, les cymbales me frottent. Je suis emportée par une émotion contagieuse, je me laisse transporter. Je ne sais pas combien de temps je suis restée ainsi, hypnotisée par les mouvement des notes tour à tour joyeuses, profondes, nostalgiques.
Apothéose, les applaudissements. Lentement je redescends de mon petit nuage harmonieux, je suis installée sur mon canapé, et une voix chaleureuse informe que c'était le concert du jour de l'an enregistré à Dijon le 1er janvier 2020.
Que suis-je devenue ? Je le sais. En suis-je heureuse ? Question existentielle...
christianeJ'aurais bien sûr voulu être autre chose , mais, celle-ci , elle fait partie de mes rêves car , cette chose que j'aimerais tant être, elle n'existe pas.... Elle, ou plutôt, Il. Il, c'est le remède miracle, le remède qui guérit, soulage, aide, donne de l'espoir et de la force pour surmonter tous les maux et tous les autres mots qui font souffrir... Mais voilà..., le remède miracle est un invisible. Il peut se cacher à l'intérieur de nous ou dans les yeux et le coeur de quelqu'un d'autre... En tout cas, j'aurais bien aimé être ce miracle, voilà !
Ras le bol du gris, du triste, du pesant. Je vais me transformer en faiseuse de monde plus léger, plus coloré, plus joyeux.
Je choisis le jaune, vigoureux et chaleureux pour dessiner des fleurs. Le ciel est bleu profond. Les arbres ont des feuillages aux verts variés. Le ballon et les framboises rouge tendre donnent une note gourmande. Un chemin orange serpente le long de la rivière miroitante. Un chien brillant court avec fougue derrière une femme à la jupe virevoltante. On devine l'odeur délicate des violettes cachées dans l'herbe. Une brise légère berce l'ensemble tandis qu'un chant harmonieux sème des gouttelettes aux couleurs pastel.
C'est incroyable ce que peut une boîte de crayons de couleurs, pas même besoin de gomme !
BrigitteJe suis devenue le vent léger, le vent qui flâne sur les prairies fleuries et caresse le dos des vaches. Je suis devenue le vent du large rafraîchissant les corps surchauffés de soleil sur les plages en été. Je suis devenu le vent chaud du sud qui pénètre dans les maisons malgré les persiennes closes. Mais je suis aussi devenu le vent tempêtueux et rageur qui soulève des vagues dévastatrices et abat des géants de la forêt. Je risque bientôt de devenir ouragan...Ne me laissez pas devenir OURAGAN.
lucetteJe suis devenue mot. Adjectif, verbe ou nom selon mon humeur. Je suis une arme lorsque que je me confronte à la bêtise ou la méchanceté. Je peux être caresse et réconfort, preuve d’amour et de tendresse, outil de révolte salutaire, critique et éclairé, indispensable à la pensée.
caroleJe crie, je décris. Je pleure, j’implore. Je donne, je fredonne. Je murmure, j’induis. Je transporte, j’affûte et je réfute.
Je suis devenue mot. Je suis devenue. Je suis. Je.
Texte d'Heyliett
Des rêves, j'en ai toujours eu plein la tête mais sûrement pas celui de finir seule et vieille, dans mon petit appartement loin de ceux que j'aime.
On avait rêvé pour moi. C'est un garçon que mes parents espéraient. Et quatre fois mon père a vu son rêve s'effondrer au terme des grossesses de ma mère. Pas d'échographies, il y a 70 ans !
heyliettMon goût du risque, la pratique de sports dits masculins : football, varappe, vélo de course … ont fait que j'ai hérité du qualificatif de garçon manqué.
Dans ce temps-là, pas de pantalon au lycée sauf si la température descendait en dessous de zéro. Mais je pouvais porter des chaussures achetés au rayon garçon avec de grandes chaussettes, des chemises et même occasionnellement une cravate, avec mes jupes sous le genou. Je devais avoir l'air d'une institutrice sévère ou d'une religieuse en civil, malgré mes longues nattes blondes.
Pour moi, c'était plus pratique pour courir après le train, dévaler les escaliers ou me bagarrer à coup de boules de neige quand le temps d’y prêtait.
C'est seulement à 15 ans quand les garçons ont débarqué dans notre lycée de jeunes filles que je me suis appliquée à devenir une fille réussie. Eux ne s'y sont pas trompé, ils ont commencé à me compter fleurette.
Aînée d'une fratrie de filles et bonne élève, j'ai pu choisir de suivre les études qui me plaisaient. Mon père me voyait ingénieur comme lui afin de lui succéder à la tête de son bureau d'études. Mais là, j'ai rêvé pour moi et j'ai fait des études littéraires !